Les longs métrages de Leyla Bouzid et Fabin Gorgeart repartent, chacun, avec deux prix majeurs du festival du film francophone
L’an passé, Ibrahim de Samir Guesmi avait fait une razzia au palmarès du festival du film francophone d’Angoulême, le jury présidé par le duo Délépine- Kervern lui ayant attribué pas moins de quatre prix : film, mise en scène, scénario et musique. Le jury de Nicole Garcia s’est montré ce dimanche plus partageur mais avec un goût tout aussi prononcé pour les cumuls
Découvert à la Semaine de la Critique, Une histoire d’amour et de désir, le deuxième long métrage de Leyla Bouzid a reçu le Valois de Diamant 2021. La réalisatrice d’A peine j’ouvre y suit les prémices d’une relation amoureuse entre un jeune homme de 18 ans d’origine algérienne et une jeune Tunisienne fraîchement arrivée à Paris, pour poursuivre ses études de lettres. Et son beau film se retrouve donc doublement récompensé avec le prix d’interprétation masculine décerné à Sami Outalbali, découvert - comme Emma Mackey, l’héroïne d’Eiffel, qui a fait l’ouverture du festival – dans la série Sex education.
Porté par un bouche- à- oreille enthousiaste depuis sa première projection, La Vraie famille de Fabien Gorgeart, a lui aussi vu double côté récompenses. Cette plongée dans le quotidien d’une famille d’accueil devant se séparer de l’enfant de 6 ans qu’ils ont élevé depuis ses 18 mois qui retourne vivre chez son père a reçu le Valois du Jury et aussi permis à Mélanie Thierry de recevoir un prix d’interprétation féminine plus que méritée
Le reste du palmarès reste dans ce mode stéréo. La Nuit des Rois de Philippe Lacôte qui plonge de manière impressionnante derrière les grilles de la MACA, la prison la plus peuplée d’Afrique de l’Ouest cumule ainsi prix de la mise en scène et Valois de la meilleure musique pour son compositeur du toulousain Olivier Alary (La Femme de mon frère). Un mois après sa sélection à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise, Mon légionnaire de Valérie Lang est, lui, sacré pour son scénario, agrémenté d’une mention spéciale pour Ina Marija Bartaité (la fille du cinéaste Sharunas Bartas et de la comédienne Katarina Golubeva), qui incarne la jeune femme d’un soldat de la liaison étrangère.
Enfin, le public et le Jury des étudiants francophones ont, eux, choisi de mettre en avant deux films non primés par le jury officiel pour leurs Valois respectifs. Boîte noire, le thriller de Yann Gozlan avec Pierre Niney pour le premier et l’emballant Petite nature de Samuel Theis (découvert comme Une histoire d’amour et de désir à la Semaine de la Critique cannoise), centré sur la relation entre un enfant de 10 ans et son instituteur, pour le deuxième.
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