Malade et officiellement en retraite depuis l'an dernier, l'ancienne mégastar d'Hollywood apparaît dans ce film d'action SF, sorti directement en VOD ce week-end. Un dernier nanar en forme d'adieu au 7e art.
À peine une petite dizaine de minutes cumulées à l'écran. Et puis Bruce Willis a fait ses adieux au cinéma. Ce vendredi 31 mars 2023, Assassin est sorti sur les plateformes VOD outre-Atlantique. Et il restera dans l'histoire comme le tout dernier projet de Bruce Willis devant une caméra.
En effet, on sait maintenant que l'ancien John McClane de la saga Die Hard souffre d'une aphasie, une maladie neurologique, qui a évolué vers une démence fronto-temporale, d'après sa femme et ses proches. L'acteur star est donc officiellement à la retraite. Il ne tournera plus parce qu'il n'en est plus capable, physiquement. Et c'est donc à l'été 2021 qu'il a déclaré son ultime réplique sur un plateau. Du côté de Bessemer, en Alabama, se tenait la production d'Assassin, son 36e (!) Direct-to-video en dix ans. Un long métrage de science fiction qui a mis presque deux ans à arriver sur nos écrans et qui prend une toute autre dimension, maintenant qu'on sait que Bruce Willis n'en fera pas d'autre.
De quoi ça parle ? D'une technologie militaire secrète, qui permet de prendre possession d'un corps, n'importe lequel, et employée pour effectuer des missions mortelles en s'approchant au plus près des cibles. Bruce Willis incarne Valmora, le chef de section en charge de l'opération. Face à lui, le grand méchant visé est joué par Dominic Purcell, l'ancienne star de Prison Break. On retrouve aussi au casting la délicieuse Andy Allo, qui cartonne en ce moment dans la géniale série Upload (sur Prime Vidéo), ainsi que Mustafa Shakir, l'ennemi de Luke Cage dans la saison 2 de la série Marvel.
C'est Jesse Atlas, un nouveau venu, qui met en scène ce body swap movie sans budget. Comme il peut. Pour son premier long-métrage, il bricole ostensiblement une histoire de SF hyper-ambitieuse - en 1h25 - avec quelques bouts de ficelles. Alors évidemment, ce n'est pas très bon. La production value est proche du néant. Mais dans ses trois décors un peu ringards, le scénario ne manque pas de ressort et le twist final fait le job. Bref, Assassin n'est certainement pas le pire des récents DTV estampillés Willis, et c'est déjà un soulagement.
Parce qu'il restera dans la légende de Bruce Willis comme son tout dernier rôle. Une sortie qu'on regarde par un prisme forcément biaisé maintenant qu'on sait qu'il est gravement malade. Visiblement fatigué, les traits tirés, le regard dans le vague, l'acteur - qui vient d'avoir 68 ans - parvient quand même à donner le change, dans une mise en scène qui fait tout pour ne pas laisser la caméra s'attarder trop longtemps sur lui...
Une petite scène d'action, flingue en main. Quelques répliques cinglantes balancées avec la désinvolture qui a fait sa gloire. Et puis pas grand chose d'autres. Jusqu'à une tout dernière séquence, dans laquelle on a envie de lire, de manière fallacieuse, tout un tas de symboles. Attention spoilers !
Alors que sa technologie vicieuse se retourne contre lui, Valmora s'apprête à être possédé par le méchant. "Je le sens déjà dans ma tête." Il ne sera bientôt plus tout à fait lui. Il demande donc à sa protégée de l'abattre, avant qu'il ne disparaisse complètement... "Finis moi !" lui lance-t-il furieusement tandis que les violons donnent un air dramatique à ce moment fort en émotion. "Moi, je le ferais..." conclut-il, avant de baisser la tête tristement. Un coup de feu résonne. Après 56 minutes de film, Bruce Willis est tué. Il en a fini avec le cinéma. Un morceau de nous vient de s'éteindre aussi.
Assassin n'a pas encore de date de sortie officielle en VOD en France.
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