Daniel Espinosa raconte son rapport compliqué avec Hollywood, et comment le film avec Jared Leto l’a poussé à revenir en Europe.
Réalisateur de Sécurité Rapprochée, Enfant 44 ou Life : Origine inconnue, Daniel Espinosa revient sur l’expérience Morbius - le film de vampire/super-héros avec Jared Leto, si jamais vous y avez échappé - qui semble avoir laissé chez lui quelques cicatrices. De retour en Europe, le réalisateur suédois d’origine chilienne se confie à Deadline : « J’ai passé douze ans aux États-Unis… Et il est devenu évident que ce que j’y tournais me faisait dériver doucement de la raison pour laquelle j’avais commencé à faire des films. » Et donc de raconter le tournage difficile de Morbius, long-métrage repoussé par la pandémie, et qui s’est fait étriller à sa sortie, en 2022, par la critique comme par les spectateurs : « Faire un film avec un comité derrière le dos, c’est très dur. Et je me suis dit qu’un autre réalisateur aurait sûrement été un meilleur choix. Je suis connu auprès des studios comme quelqu’un qui tient à donner son opinion, et peut-être qu’ils ne cherchaient pas ce genre de réalisateur. »
Morbius est moins divertissant que Venom [critique]Son nouveau film, Madame Luna, raconte l’histoire d’un réfugiée érythréenne, rejetée sur le rivage en Libye, qui se lance dans le trafic d’être humains. Un scénario à l’exact opposé de ce pourquoi on connaît Espinosa. Le premier jour de tournage, qui se déroulait en Italie, le cinéaste a soudainement « réalisé qu’il n’y avait pas de producteur, pas de financiers. Juste moi, mon directeur de la photo, mon premier assistant… Une toute petite équipe. Et j’ai fait une crise d’angoisse parce que j’étais tellement habitué à me battre. Se battre finit par être ce que vous définit, et donc je pense que le plus compliqué avec l’industrie américaine, c’est que se battre est presque une nécessité. C’est dur de ne pas se féliciter d’être en train de mener le combat sans pour autant oublier ce pourquoi on se bat. »
Madame Luna n’a pour l’instant pas de date de sortie française mais fait le tour des festivals. On vous tiendra évidemment au courant quand il sera possible de voir le film chez nous, et peut-être redonner une chance à un réalisateur sans langue de bois.
Commentaires