kingsman 2
20th Century Fox

En 2017, le réalisateur présentait Kingsman 2 à Paris. Flashback, en attendant la soirée spéciale Kingsman de Canal +, dimanche soir.

Quelques jours après avoir diffusé pour la première fois le préquel de Kingsman, la chaîne cryptée organise une soirée spéciale consacrée aux espions de Matthew Vaughn, en proposant une nouvelle fois le dernier film de la saga, puis son prédécesseur, Le Cercle d'or. Lors de sa sortie, en 2017, son créateur donnait sa vision de cette franchise d'espionnage lors de l'avant-première parisienne... Flashback.


Kingsman : Le Cercle d'or est encore mieux que le premier Kingsman

Article du 29 septembre 2017 : Matthew Vaughn était hier soir au Mk2 Grand Palais pour parler de Kingsman : Le Cercle d’or lors d’un Q&A organisé après la séance. Bavard et détendu, le réalisateur est revenu en détails sur la création de cette suite, ainsi que sur ses précédents succès, et sur ses futurs projets. Best-of.

Le Cercle d’or est sa première suite
"On a fait cette suite, car on sentait qu’on pouvait développer davantage ces personnages. Et puis on s’entendait tous bien, comme une famille. On avait envie de se retrouver. On s’était tellement amusés sur le premier. Souvent, les suites sont faites pour l’argent, mais là, on avait surtout envie de s’éclater. Le studio espérait un film plus mainstream, mais c’était hors de question, il fallait conserver le même ton."

"Les suites, c’est difficile, car les gens espèrent retrouver ce qu’ils ont aimé dans le premier film, mais si vous ne faites que reprendre la formule, ils vont être déçus. C’est pour ça qu’on s’est avant tout intéressés aux parcours des personnages avec Mark (Millar, l’auteur des BD originales et co-scénariste des deux longs métrages)."

"Je voulais aussi retransmettre les sensations que je ressentais plus jeune au cinéma. Dans les années 1970, il y avait des films d’action, d’autres dans l’espace, des comédies, des romances… Je me sentais transporté, c’était une évasion. En ce moment, on a besoin de ça, je pense, on a vraiment construit cette suite comme une évasion."

"J’ai l’impression d’être payé pour m’amuser. Ce n’est pas un travail, je rêvais de faire ça gamin. Je n’ai jamais voulu faire de suite histoire de faire une suite. Je voulais m’éclater à nouveau. C’était la seule règle sur Kingsman 2 : have fun ! En espérant que ça plaise au public."

"Si j’avais un nom de code comme les Kingsmen ? Il serait très British, ce serait Agent Cherry. "

Hommage à Prince en intro
"Je suis un grand fan de Prince, j’étais dévasté quand il est mort. A la base, on avait imaginé la première scène comme une illustration des goûts de chiotte du héros : Eggsy devait écouter de la musique pourrie, mais on a changé d’avis. Je crois qu’ils ont fait pareil sur Deadpool ? Bref, à la mort de Prince, j’écoutais tout le temps ses chansons, et j’ai repensé entièrement cette séquence d’ouverture."

 

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20th Century Fox

Un réalisateur anti-spoilers
"Quand ça s’est su que Colin Firth était sur le plateau du 2, je répondais à tout le monde qu’il venait tourner des flashbacks. Le retour de Harry Hart, ça devait être le gros twist du film. Je voulais que les spectateurs soient aussi surpris que Merlin. Mais ils l’ont montré dans les bandes-annonces. Le marketing des films aujourd’hui, c’est un cauchemar. Ca ruine l’expérience cinématographique. Kingsman était rempli de surprises et c’était cool. Donc s’il vous plait, ne parlez pas du caméo (il fait ensuite exprès de ne pas citer le nom de la star en question, même si elle a également été teasée dans la promo – elle a par exemple son poster). Tout ce que je peux vous dire, c’est que je voulais déjà lui offrir un rôle dans le premier film, qu’il avait refusé et que quand il l’a vu, il a regretté. Il est donc arrivé sur cette suite, et il était adorable. C’était vraiment génial de tourner avec lui !"

 

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20th Century Fox

 

Des méchants dans l’air du temps
"Je ne peux vraiment pas vous dire comment est né le personnage de Julianne Moore. Ce qui est sûr, c’est qu’on voulait répéter ce qu’on avait réussi avec Valentine (Samuel L. Jackson, ndlr). On comprenait son plan. Il s’attaquait à un problème concret, le réchauffement climatique. Sa solution était terrible, mais le problème était réel. Dans la suite, on a repris ça : il fallait que l’enjeu ait du sens. La légalisation de la drogue, c’est un vrai problème de société. Ensuite, j’ai pensé à une femme entre Margaret Thatcher et Martha Stewart. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est venu comme ça, j’ai tout de suite imaginé la scène du hamburger. J’étais fascinée par la vision d’une femme à la fois belle, douce, souriante et en même temps tellement cruelle et forte."

L’amour des comics
"Pourquoi avoir tourné Kingsman 2 mais pas Kick-Ass 2 ? Sur Kick-Ass, je me suis dit que quelqu’un pouvait le faire à ma place. Et justement, en parlant de violence, c’est un bon exemple. Le premier film était violent, mais les scènes les plus choc étaient toujours drôles. Dans le 2, elles ne faisaient pas vraiment rire, elles faisaient plutôt grimacer. Bizarrement, après coup, je me suis senti coupable de ne pas avoir fait Kick-Ass 2. J’avais l’impression d’avoir laissé tomber les acteurs, les fans… Quand le projet de Kingsman 2 est né, je ne voyais aucune raison de le laisser à quelqu’un d’autre."

X-Men : Le Commencement est un préquel diablement bien foutu

"X-Men, c’était facile, car le précédent était tellement nul… Même en faisant un film moyen, ça aurait fait l’affaire, on n’avait pas tellement de pression. On revenait aux années 1960, à l’époque où les comics originaux ont été écrits, c’était intéressant. Kick-Ass était plus dur à adapter. Mark avait d’excellentes idées, mais certains personnages étaient franchement négatifs, on a dû les retravailler. Kingsman, c’était entre les deux. Un gros travail d’adaptation, mais on se connaissait avec Mark, on arrivait à bien se comprendre. Et surtout j’étais à l’origine du projet. Je les classerai comme ça : Kick-Ass, c’était les comics les plus durs à adapter, X-Men c'était plus facile et Kingsman au milieu."

 

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20th Century Fox

Un troisième volet… et ensuite ? 
"Le succès du premier film était impressionnant, inattendu. C’était une excellente surprise. On aimait ce qu’on avait fait, on adorait les comics, on s’était amusés. Je pense que les gens l’ont senti. Ce que je voudrais changer dans Le Cercle d’or ? Donnez-moi deux ans. (rires) Là, je n’en sais rien. J’ai dû couper 45 minutes du film, et ça ne m’était encore jamais arrivé. C’était des scènes super, donc il y a sans doute des choses que je voudrais modifier… Ce sera peut-être ma première version longue ? On avait par exemple toute une histoire d’amour entre Merlin et Ginger. Elle était très drôle."

"On a matière à faire un troisième volet très cool. Les personnages ont bien évolué, on se demande comment on va pouvoir jouer avec ça. Si quelqu’un arrive à deviner ce que j’ai en tête, je serai triste. C’est vraiment tordu. Après ça, faudrait quand même que je revienne à des films normaux (rires)."

"J’ai aimé tourner un X-Men, mais pas le fait de travailler pour un gros studio, qui pinaillait sur les détails. C'est vrai qu'on m’a approché pour un Superman. J’adore le personnage, j’ai des idées, on en parle… mais encore une fois, il faudrait que je puisse m’amuser, que je sois assez libre de faire ce que j’aime."

Matthew Vaughn voudrait un Man of Steel 2 à l’opposé de la vision de Zack Snyder

Bande-annonce de Kingsman : Le Cercle d'or 

 

 


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