Avant Novembre, Cédric Jimenez avait déjà fait équipe avec Jean Dujardin. Pour un thriller réussi à revoir ce soir sur France 3.
Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat, venu de Metz avec femme et enfants, vient d'être nommé juge du grand banditisme. Il s'est juré de s'attaquer à la French Connection et de faire tomber coûte que coûte le parrain de la côte, Gaétan Zampa...
Novembre : Cédric Jimenez réussit son après Bac Nord [critique]
Jean Dujardin en juge, Gilles Lellouche en bandit. Ca semble improbable et pourtant le pari de Cédric Jimenez marche plutôt bien. Ses deux acteurs de La French s'en sortent avec les honneurs et offrent une prestation de qualité dans un film réussi. Pour patienter jusqu'à la rediffusion de ce thriller de 2014 sur France 3, voici la critique de Première.
Ni remake ni suite du French Connection de William Friedkin (1972), La French est plutôt l’équivalent français du French Connection 2 (1975) de John Frankenheimer, puisque le film se situe à la même époque. Sauf qu’ici, la police hexagonale affronte la Mafia à Marseille sans Gene "Popeye" Hackman… Cédric Jimenez et Audrey Diwan consignent avec précision les faits et gestes de chacune des parties, le juge prenant sa mission à bras-le-corps (mandats d’arrêt, présence sur le terrain), tandis que le parrain fait régner la terreur (la scène où il oblige l’un de ses hommes de main à sniffer une montagne de coke). Le réalisateur et sa scénariste tissent habilement les liens de travail, d’amitié et de famille de chaque clan, ajoutant au "bon" une zone d’ombre (une ancienne addiction au poker) et donnant au "méchant" l’aura d’un patriarche faisant vivre sa communauté… La reconstitution se révèle soignée et Marseille, personnage à part entière, est superbement filmée. Tout cela se montre aussi efficace qu’un bon vieil Yves Boisset (au hasard, Le Juge Fayard dit le Shériff) et hautement référentiel (Martin Scorsese, Francis Coppola, Michael Mann, Brian De Palma). De même qu’on sent chez Dujardin (le juge) et Lellouche (Gaëtan Zampa) un plaisir de gamins à incarner de grandes figures ennemies à la Delon/Belmondo ou Pacino/De Niro. C’est donc un film qui, tout en s’inspirant d’une histoire tragique dont les ramifications font encore l’actualité, transmet l’idée d’un monde englouti et celle d’un cinéma révolu. L’intérêt qu’il suscite est étrangement suranné mais bien réel.
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