Belmondo Le Marginal
Cerito Films/Les Films Ariane

Le Marginal reviendra ce dimanche sur C8.

Le commissaire Jordan est envoyé à Marseille pour diriger la brigade des stupéfiants. Surnommé "le marginal" pour ses méthodes peu orthodoxes, il s'est juré de faire "tomber" Sauveur Meccaci, un des maîtres du trafic de drogue mais ce dernier semble intouchable. Menant son enquête dans les lieux mal famés, il se lie avec Livia, prostituée et fait le tour de ses vieilles connaissances, Francis et Tonton qui le mènent jusqu'à Alfred dit "Freedy" le chimiste, ancien complice de Meccaci.

Treize ans après Borsalino, Jean-Paul Belmondo retrouvait Jacques Deray dans ce qui sera un succès populaire colossal supplémentaire de l'incontournable Bébel. Hommage débridé et non dissimulé à Steve McQueen et particulièrement à Bullitt, auquel il emprunte la mythique Ford Mustang, Le Marginal réunit à sa sortie en salle cinq millions de spectateurs, offrant à Belmondo le quatrième meilleur résultat au box-office de sa riche filmographie. Le tout façonné par les répliques de Michel Audiard et une bande-son signée Ennio Morricone. Pourtant, sans le vouloir, Le Marginal marque le dernier acte de l'âge d'or de Bébel, ses films suivants amorçant un déclin progressif en termes d'entrées en salles.

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En 1995, quand il avait accordé un long entretien à Première pour revenir en détails sur sa carrière, Jean-Paul Belmondo évoquait sans le citer ce succès en défendant son réalisateur : "Deray, Lautner ou Verneuil sont des réalisateurs qu’on a souvent massacrés. Ils ont pourtant beaucoup apporté au cinéma français. Ce sont de très bons metteurs en scène de ce genre de cinéma. Et c’est la popularité que j’ai acquise avec eux qui m’a permis de jouer Kean et Cyrano. Si je n’avais pas tourné avec Verneuil, Pierrot le Fou ne se serait pas fait, et Stavisky ou La Sirène du Mississippi n’auraient pas existé ! Il y a eu un acharnement sur ces réalisateurs que je trouve injustifié. J’étais très content de tourner avec Godard, mais également avec Lautner. Le Guignolo, ce n’est pas le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre, même si les trois premiers quarts d’heure étaient formidables. Et si je n’avais fait que ça, ce serait triste. Mais si je n’avais fait que Léon Morin, prêtre, ce serait très triste aussi. J’ai eu la chance d’être parmi les acteurs qui ont pu panacher tous les genres : depuis la Nouvelle Vague intello jusqu’à la franche rigolade. Je n’ai vraiment pas de regrets. Et si vous me donnez à choisir entre une carrière de maudit qui joue devant 100 personnes avec des critiques dithyrambiques et un acteur trop populaire, je n’hésite pas : je recommence demain."


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