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Pourquoi j’ai pas mangé mon père est l’histoire d’un type qui joue avec le feu. D’abord littéralement quand Édouard, le fils rejeté du roi des Simiens, invente la flamme en bas de l’arbre d’où il est tombé. Ensuite parce qu’il ne s’agit pas simplement du dernier film cool du roi de l’autobiographie comique, mais d’un projet dantesque qui a englouti des millions et pris des années. Rien de moins que le premier film européen entièrement réalisé en motion capture. Un pari énorme et sacrément risqué pour Jamel Debbouze, qui pourrait tranquillement rester un branleur de l’impro, enchaîner les subjonctifs acrobates et les rôles dramatiques dans des films progressistes jusqu’à la retraite sans perdre une once de sa popularité.Pourquoi j’ai pas mangé mon père est un film aussi ambitieux que son héros, qui va apporter le progrès – la bipédie, le feu, le miroir... – à ses congénères, sans en faire tout un plat, juste en communiquant son optimisme et sa foi inébranlable en la perfectibilité des hommes. Ça vous rappelle quelqu’un ? Oui, le film peut se voir comme un autoportrait. Ambitieux, « PJPMMP » est également fragile, souvent inspiré, parfois maladroit (le personnage ressemblant à Louis de Funès n’est sans doute pas sa meilleure idée). Mais parce qu’on n’en a vu qu’une version non terminée avant ce bouclage, on a préféré ne pas écrire de critique. Jamel a pris un tel risque qu’il mérite qu’on le juge sur unboulot terminé. Daniel de Almeida, directeur de la rédaction (twitter.com/dandealmeida)Voici la couverture envoyée aux abonnés : Vos enthousiasmes, vos critiques, vos questions sur cette nouvelle formule via [email protected].Bande-annonce de Pourquoi j’ai pas mangé mon père, qui sortira le 8 avril au cinéma :