Avec Patrick Ridremont, elle trouve son premier grand rôle au cinéma : une jeune paraplégique à qui l’on offre un calendrier de l’Avent aux « friandises » maléfiques. Rencontre.
Qu’est ce qui vous a donné un jour envie de devenir comédienne ?
Eugénie Derouand : Je ne saurai pas expliquer précisément pourquoi mais j’ai toujours eu envie de faire ça. J’ai cependant commencé assez tard car j’ai suivi un cursus d’études « classique » : bac S puis du droit. Et puis un jour, même si je n’avais aucun contact, me lancer est devenu une évidence malgré la peur du saut dans l’inconnu. J’ai donc suivi plusieurs stages de théâtre, divers ateliers. Puis j’ai peu à peu eu la chance de commencer à passer mes premiers castings et à travailler.
Ce parcours vous a notamment conduit dans Police Paris 1900, la série diffusée sur Canal + en février dernier…
Et je l’ai tourné en même temps que Le Calendrier ! Et comme dans le film de Patrick (Ridremont), il s’agissait d’incarner une femme forte, Jeanne Chauvin, qui fut la première à plaider comme avocate en France. La série est un autre exercice que le cinéma. Car même si j’ai un rôle récurrent il est secondaire et le tournage, lui, étalé dans le temps, sur près de six mois. La difficulté est donc de parvenir à ne pas perdre la connexion avec ce qu’on joue car on ne peut pas rester dans sa bulle tout ce temps. Mais je suis enchantée à l’idée de retrouver ce personnage dans la saison 2, l’année prochaine.
Vous évoquiez Le Calendrier. Qu’avez- vous spontanément éprouvé à la lecture du scénario de ce film horrifique ?
La joie de découvrir l’incroyable richesse de ce qu’il y avait à jouer avec ce rôle. La certitude de passer des semaines de tournage intenses.
Comment avez- vous construit ce personnage de jeune femme paraplégique, embarquée dans un pacte faustien à la Saw : retrouver l’usage de ses jambes en échange de la mort de ses proches ?
D’abord en m’appuyant sur la confiance qu’a eu Patrick en me confiant ce rôle. Après, je suis arrivée assez tard sur le projet et je n’ai eu qu’un mois pour me préparer. Le déclic a été pour moi l’apprentissage du fauteuil roulant et la préparation physique qui l’accompagne pour avoir dans les bras la force indispensable. Et pour tout ce travail, j’ai pu m’appuyer sur une jeune femme paraplégique qui, par- delà son aide pour me permettre d’acquérir les gestes du personnage, m’a donné une immense leçon de vie. Je suis admirative de sa personnalité, de sa force et j’ai vraiment eu envie de bien faire pour elle.
Vous étiez stressée à l’idée de porter pour la première fois un film sur vos épaules ?
Je crois que je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. Tout est allé très vite. Je me suis jetée m dans ce film sans réfléchir, portée par le regard de Patrick. J’ai pu certes m’appuyer sur le souvenir d’héroïnes de films de genre qui m’avaient touchée plus jeune : la Ripley d’Alien, Carrie… Et j’ai surtout cherché à comprendre ce qui me touchait vraiment dans ce personnage, ce en quoi elle résonnait en moi.
Il y a une scène que vous redoutiez particulièrement de jouer ?
Je crois vraiment que je n’ai pas eu le temps non plus de me poser ce genre de questions. Ce tournage a été pour moi un tunnel aussi intense que passionnant où chaque jour était peuplé de montagnes à gravir. Mais quelle chance ! Quelle excitation !
Quel directeur d’acteurs est Patrick Ridremont ?
Bienveillant et précis. C’est un grand enfant qui sait créer une ambiance chaleureuse sur le plateau et faire partager ses désirs et ses envies. C’est vraiment quelqu’un de rayonnant.
Vous êtes amatrice de films d’horreur et d’angoisse comme spectatrice ?
Je ne déteste pas me faire peur de temps en temps ! (rires) Sans être une spécialiste, j’ai été marquée par Suspiria par exemple et sa mise en scène à la beauté renversante, le travail de Jennifer Kent dans Mister Badabook ou le Morse de Thomas Alfredson.
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