Sorti en 2011, le film raconte comment un virus explose à l’échelle du globe.
Difficile de ne pas faire le parallèle entre le scénario de Contagion et la crise actuelle liée au coronavirus. Sorti en France en novembre 2011, le thriller anxiogène de Steven Soderbergh suit le personnage d’une femme incarnée par Gwyneth Paltrow, qui décède 24 heures après avoir contracté un virus à Hong Kong. Rapidement, une épidémie dévastatrice explose à l’échelle du globe. Le film met alors en scène des scientifiques du Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies et des membres du gouvernement qui tentent de freiner le virus.
Interviewé par Variety, Scott Z. Burns, l’homme derrière ce scénario prémonitoire, est revenu sur l’écriture du projet et en a profité pour dire le fond de sa pensée sur la gestion du coronavirus outre-Atlantique. "J’ai rencontré le docteur Larry Brillant, un épidémiologiste qui était impliqué dans l’éradication de la variole dans les années 1960, raconte le scénariste de The Report. Larry m’a présenté à un virologue appelé Ian Lipkin. Nous avons passé beaucoup de temps à étudier le fonctionnement des virus et où le prochain serait susceptible de naître. Le deal, c’était qu’il m'aide sur le film si je mettais un point d'honneur à le rendre scientifiquement substantiel."
Coronavirus : la liste des films et festivals reportés (mise à jour)Alors que le nombre de personnes contaminées s’envole aux États-Unis, des médias américains ont révélé que Donald Trump se serait séparé, en 2018, de sa "pandemic team". Une équipe de scientifiques du Département de la Sécurité intérieure de la Maison Blanche, chargée de conseiller le président en cas d’épidémie. Le président peroxydé a également fait des réductions budgétaires au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies. Une gestion de la crise insupportable pour le scénariste : "Chaque scientifique à qui j’ai parlé quand je travaillais sur le film m’a dit la même chose : ‘ce n’est pas une question de ‘si’ (il y a une épidémie), c’est une question de ‘quand’. J’avais conscience que notre département de la Sécurité intérieure avait une ‘pandemic team’, parce qu’un vrai risque existe. Le fait que l’administration ait décidé de s’en débarrasser nous met tous en danger."
Et de poursuivre : "Je n’avais pas imaginé, en tant que scénariste, ce qui aurait pu se passer si l’administration avait fait le choix de retirer de l’argent à la santé publique, à la préparation aux possibles pandémies, à la science. Je n’avais pas imaginé ce qui aurait pu se passer si l’administration était allée encore plus loin, en discréditant les professionnels de la santé qui ont tenté de nous protéger. C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu anticiper."
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