Le festival du film francophone s'était ouvert en août dernier avec ce drame contemporain sur le deuil et la reconstruction familiale, signé Guillaume Nicloux. Une réussite, à (re)voir ce soir sur Canal +.
Électron libre qui aime régulièrement changer de registre, Guillaume Nicloux revient avec La Petite, quelques mois après le violent thriller horrifique La Tour à un mélodrame plus sobre et apaisé mais non moins riche en thématiques contemporaines.
Adapté du roman de Fanny Chesnel, Le Berceau, le film suit les pas de Joseph, un ébéniste veuf et solitaire qui apprend la mort accidentelle de son fils et du compagnon de celui-ci. Le couple attendait un enfant d’une mère porteuse vivant en Belgique et Joseph décide contre l’avis de son entourage de partir à la recherche de cette jeune femme pour la convaincre qu’il peut s’occuper de ce bébé dont il sera en théorie le grand-père.
Attiré par les sujets du deuil et de la résilience, le cinéaste traite son récit avec retenue en se focalisant sur la rencontre entre deux êtres que tout semble opposer (un sexagénaire taciturne et une mère porteuse anxieuse jouée par l’excellente Mara Taquin) mais qui vont devoir trouver un terrain d’entente. Abordant en toile de fond le statut juridique de la GPA et mettant en valeur la renaissance chez les protagonistes d’un espoir et d’une énergie vitale, le cinéaste donne un rôle en or à Fabrice Luchini et tire pleinement parti de la douceur hagarde dont est capable le comédien. Nicloux se plaît ainsi à dessiner, avec une salutaire absence d’ironie, un héros lumineux qui veut conjurer le sort pour réparer ses blessures intimes. Et le film de déployer de bout en bout une humilité presque trop démonstrative mais hautement réconfortante.
Bande-annonce de La Petite :
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