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Il paraît que la promo de 50 Nuances de Grey a été douloureuse. Pour nous, ça ne s’est pas trop vu : trois rounds d’interviews séparées avec la réalisatrice, l’acteur et l’actrice, pas suffisant pour juger de l’alchimie entre Jamie Dornan et Dakota Johnson. Suffisant pour jauger Dakota en revanche, qui allait parfaitement avec l’ambiance un peu cool et artificielle du fameux hôtel Château Marmont à West Hollywood où nous l’avons rencontrée : flegmatique, distante, un peu piquante, mais complètement sincère quand elle parle de son admiration pour la réalisatrice Sam Taylor-Johnson.>> 50 Nuances de Grey : la promo la plus douloureuse de la décennie ?">>>> 50 Nuances de Grey : la promo la plus douloureuse de la décennie ?Comment avez-vous réussi à obtenir un rôle pour lequel toutes les actrices d’Hollywood sont prêtes à tuer ?Hum… Je ne sais pas. Je n’en ai aucune idée. Je pense que Sam et moi… On s’est connectées. J’ai senti que j’avais suffisamment confiance en moi pour jouer le rôle. Ca a dû se sentir dans mon audition.Votre agent vous a donné le rôle ? Ou vous avez cherché activement à passer cette audition ?(Long silence) J’essaie de me rappeler… En fait, je n’avais pas grand intérêt pour le projet et puis j’ai découvert que Sam allait le réaliser, et que Dana Brunetti allait le produire… J’ai dit à mon agent de surveiller le film. Je me suis dit que je ferais bien de lire les livres pour me préparer à l’audition. Pour ce genre de film hyper convoité, le casting est tellement intense. J’étais à Paris quand j’ai appris que j’avais l’audition, et je me suis envolée pour L.A.Il y a eu combien d’auditions ?Plusieurs. La première j’ai dû réciter un monologue de Persona.Le film de Bergman ? C’est vous qui l’avez choisi ?(Soudainement exaltée) Non, c’était un choix de Sam et c’est ça qui m’a plu. C’était très original. C’est un long monologue où le personnage d’Alma parle de ses expériences érotiques avec des jeunes hommes sur la plage. (Redevient flegmatique) Après, je ne sais pas… Je me suis dit que… Ce genre de choix promettait un film vraiment sérieux. Après les autres auditions étaient classiques, avec des scènes du film à jouer. Ensuite, j’ai fait les screentests avec Charlie Hunnam. Il est parti, j’ai fait des tests avec d’autres acteurs. Puis Jamie est arrivé, et on s’est rendus compte qu’il était le bon.Comment avez-vous réagi aux critiques des fans concernant votre casting dans le rôle d’Anastasia ?Honnêtement, je ne m’en préoccupe pas. Ce film ne sera clairement pas pour tout le monde. En fin de compte il y aura des retours de bâton à cause de son contenu. Et surtout parce que le film va être tellement énorme. Les gens ont le droit d’avoir des attentes et des craintes. Et puis, j’aime bien un peu de polémique.En parlant de ça, est-ce que le classement R (Restricted, interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) était prévu dès le départ ?Je crois qu’on savait dès l’origine que ça n’allait pas être PG-13. Ca n’aurait pas rendu justice au livre.>> 50 Nuances de Grey ne sera interdit qu'aux moins de 12 ans en France">>>> 50 Nuances de Grey ne sera interdit qu'aux moins de 12 ans en FranceQue s’est-il passé avec le départ de Charlie Hunnam ?Au départ, j’ai un peu flippé. Il représentait 50% du film, après tout. Normalement, dans ce genre de cas, une actrice comme moi n’a que peu d’influence. Mais la production a pris en compte mes remarques sur les acteurs d’après, et Jamie est arrivé et nous a sauvé la vie.Quelle est la meilleure scène du film ?La scène de négociation. C’est une scène hyper forte, très belle visuellement. C’est une scène où Ana joue quelqu’un d’autre… Vous pouvez raconter, pour ceux qui n'ont pas lu le livre ?Ana et Christian établissent un contrat avec ce qu’ils sont prêts à faire sexuellement. La scène est super belle, on est chacun à l’autre bout d’une immense table en verre et le montage donne l’impression qu’on est très près de l’autre… La scène a une certaine température, elle joue avec les reflets. Les dialogues ont un double sens. Toute la scène regorge de secrets. On est en plein dans l’art du cinéma.Comment trouvez-vous Sam en tant que réalisatrice ?Sam est incroyable. On avait une relation de confiance, de proximité. C’est une des femmes les plus extraordinaires que j’ai jamais rencontrées.Vous parlez de confiance : j’imagine qu’il faut en avoir pas mal pour pouvoir tourner des scènes de cul ?Oh oui.>> 20 minutes de sexe dans 50 Nuances de Grey">>>> 20 minutes de sexe dans 50 Nuances de GreyC’est marrant parce que je me demande comment on fait pour tourner une scène de sexe. J’ai assisté à des tournages de scènes d’action, de batailles, mais jamais de sexe…C’est marrant parce que je ne saurais pas vous dire comment on tourne une scène de bataille ! Donnez-moi une scène de cul, par contre, et là je suis à fond. Blague à part, ce n’est pas évident. C’est un moment où on se sent hyper vulnérable. Après, quand on a passé quatre heures à poil, ça va mieux. En gros, c’est à la fois flippant et fun.Concrètement, ça se passe comment ?On tourne avec une équipe réduite au strict minimum. Sam, le chef op, les opérateurs caméra. Il y a toujours des hommes avec vous. Ce n’est pas un environnement sensuel. Ce n’est pas… (très long silence) Je ne sais pas comment l’expliquer…Erotique ?Voilà. C’est très technique, en fait. Par exemple pour tourner un gros plan de ma jambe nue, le reste de mon corps est habillé alors que je suis censée être à poil.Bon, il faut parler des suites de 50 nuances…Je ne sais pas. Rien n’est prévu. Ca dépendra du succès du film.Ca devrait aller de ce côté-ci.Vous pouvez vous tromper. Ca peut aussi être un énorme flop.Interview Sylvestre Picard50 Nuances de Grey sort ce mercredi dans les salles