Un hymne aux éclopés de la vie, porté par Kad Merad et Kacey Mottet Klein, qui confirme la singularité du cinéma tendre et social de Xabi Molia.
Il a suffi de trois films à Xabi Molia pour réussir à imposer son amour des losers magnifiques. Dans 8 fois debout, il suivait deux précaires s’efforçant de rebondir dans un monde hostile. Dans Les conquérants, il racontait les aventures cocasses de deux demi- frères cherchant à faire cesser la malédiction d’une relique sacrée. Et dans Comme des rois, il suit les mésaventures d’un père de famille bonimenteur qui, sous la menace d’une expulsion, a plus que jamais besoin de son fils pour faire tourner sa petite entreprise d’arnaque au porte- à- porte. Sauf que l’ado rêve d’une autre vie : devenir acteur. Molia a le don pour s’aventurer dans les méandres du cinéma social sans se noyer dans un océan de bonnes intentions. Sans doute parce qu’il aime ses personnages bien plus pour leurs défauts que pour leurs qualités. Et parce qu’il porte un regard tendre, amusé mais jamais moqueur sur leurs efforts désespérés pour ne pas descendre d’un cran supplémentaire dans l’enfer de la précarité. Mais ici, il signe surtout une magnifique histoire d’amour père- fils, où ce dernier cherche par tous les moyens à ne pas reproduire le schéma de celui qui a conduit les siens au bord du gouffre, à force de leur faire croire que tout allait bien. Comment fuir son père sans le blesser cruellement ? Comment retenir son fils sans briser son destin ? Molia répond avec superbe à ses deux interrogations avec l’aide d’un duo emballant de justesse complice, Kad Merad et Kacey Mottet Klein.
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