DR

J. J. Abrams  a imposé à Disney  de tourner Star Wars 7 en 35 mm, Quentin Tarantino  filmera son western The Hateful Eight en 70 mm  et Christopher Nolan répète à longueur de temps qu'il n'est pas fan du numérique,  surtout pas de la 3D. Rien d'étonnant du coup à les retrouver à la tête d'une bataille sur ce sujet contre les gros studios de cinéma dans les coulisses hollywoodiennes. Au côté de Judd Apatow, ils militent pour que leurs patrons utilisent davantage de pellicules fabriquées par Kodak. The Wall Street Journal a consacré un article sur ce combat, expliquant qu'ils formaient le dernier espoir de la marque, déclarée en faillite en 2012 mais qui tente depuis de remonter la pente.Tarantino, Nolan et les autres sont ainsi en train de négocier avec la Weinstein Company, Disney ou encore la Warner Bros pour que les studios achètent tous les ans un certain stock de pellicules à Kodak, ce qui permettra à la firme de recevoir des sommes régulièrement et ainsi de continuer à produire du film. "C'est un certain engagement financier, explique Bob Weistein au journal, mais si on s'y était opposé, je pense qu'on n'aurait pas pu regarder nos cinéastes droits dans les yeux." Il pense évidemment sans le citer à Quentin Tarantino, qui a largement participé à la renommée du studio."On doit pouvoir avoir le choix entre filmer en digital ou sur pellicule, insiste Apatow. Ce serait tragique si les réalisateurs ne pouvaient plus du tout tourner qu'en numérique. Il y a de la magie, des couleurs magnifiques et une certaine qualité qui ressort des tournages sur film." Les caméras numériques ne sont pas moins chères que les pellicules en soi, mais le rendu est plus facile et rapide à traiter. Tourner en digital permet de gagner du temps lors de la post-production, et donc de l'argent, ce qui explique pourquoi de nombreux réalisateurs et studios ont rapidement privilégié cette technologie au détriment du film, mais beaucoup de cinéphiles et cinéastes regrettent ce choix. Reste qu'il ne sera pas aisé de faire signer aux producteurs un contrat leur imposant d'acheter des stocks de pellicule avant même de savoir combien de longs-métrages seront tournés avec...