Keanu Reeves et Sandra Bullock Speed 1994
20th Century Fox

Prêts pour Speed 3 : à la retraite ?, rigolent les deux acteurs, entre deux souvenirs de tournage.

Speed vient d'être rediffusé à Hollywood pour célébrer son trentième anniversaire. Dans le cadre de Beyond Fest, son réalisateur Jan De Bont et ses deux comédiens principaux, Sandra Bullock et Keanu Reeves, ont répondu à quelques questions du public, n'échappant évidemment pas au sujet de Speed 3, régulièrement évoqué depuis sa sortie en salles.

Le duo a déjà fait part de son envie de se retrouver par le passé, même si Bullock regrette d'avoir tourné le numéro 2 sans Keanu, en 1997. Une suite que ce dernier était bien content d'avoir refusé, tant le film a fait un flop. Mais se réunir pour un n°3, pourquoi pas ?

"Ce serait la version âgée, le film n'ira pas très vite", rigole d'abord Sandra. "Oui, Speed 3 : à la retraite", ajoute Keanu sur le même ton avant que le metteur en scène -qui réalisait ici son premier film, après avoir acquis une grande expérience en tant que chef-opérateur auprès de Paul Verhoeven ou John McTiernan- se montre plus sérieux : "Je crois que si on veut le faire, il faudrait que le film soit différent du premier. Mais ce serait cool de retravailler avec eux !"

30 ans après Speed, Keanu Reeves et Sandra Bullock veulent à tout prix retravailler ensemble

Sandra Bullock se demande alors si un Speed 3 aussi intense que l'original pourrait se faire aujourd'hui à Hollywood. A l'époque, Jan De Bont avait dû se battre avec ses producteurs pour affirmer ses idées de mise en scène et gérer son budget important comme il l'entendait. Speed avait été conçu pour 30 millions de dollars, et en a rapporté 350 en 1994. Mais sa fabrication ne fut pas de tout repos.

"Je crois qu'un nouveau film demanderait énormément d'investissement de la part de chacun, explique l'actrice. Tout ce qui a pu être accompli dans le premier, c'est arrivé grâce à cet homme qui porte cette jolie veste verte à nos côtés. Il est tellement doux et gentil, aujourd'hui, mais ce n'est pas l'homme dont je me souviens à l'époque. Il mettait beaucoup d'énergie pour défendre ses idées, il savait ce que le public voulait et il en demandait énormément à toute l'équipe.
 

Que serait Speed sans l'esprit particulier de Jan, sans son enthousiasme ? Je suis certaine qu'un nouveau film représenterait un énorme travail pour nous tous, et je ne sais pas si l'industrie accepterait un film comme ça, de nos jours. Est-ce qu'ils seraient assez braves pour se lancer ? Mais peut-être que je me trompe... Et puis, je ne sais pas comment on pourrait faire pour que ce soit à la hauteur des attentes, le public attendrait beaucoup (d'un nouveau Speed)."

Keanu Reeves et Sandra Bullock Speed 1994
20th Century Fox

Au cours de l'échange, l'acteur évoque son admiration pour Die Hard, expliquant avoir décidé rapidement de signer pour le premier film de son directeur de la photo en toute confiance. La comédienne s'amuse du fait qu'elle a passé un permis spécial pour pouvoir conduire le bus, et rappelle aussi à quel point les cascades de Speed étaient spectaculaires : "Je comprends, maintenant, pourquoi tu m'as choisie, dit-elle par exemple au réalisateur. Si tu m'avais tuée, je n'étais pas une super-star à l'époque, ça n'aurait pas posé problème (rire)."

Jan De Bont confirme alors son goût pour les "vraies" cascades :

"Tout ce que je voulais, c'était tourner sur de vraies routes, à la bonne vitesse. Donc oui, ça allait vraiment vite, et par définition, c'était dangereux. J'ai su très vite que ce film d'action serait spécial, quand j'ai vu que ces deux-là souhaitaient effectuer eux-mêmes la majeure partie de leurs cascades. Ça, c'était vraiment excellent, car leurs réactions n'étaient pas feintes, ils répondaient vraiment à ce qui était en train de se passer. C'est ce qui fait que Speed sonne si juste, qu'on se sent proches d'eux. Il y a ça, et le fait que les dialogues soient souvent drôles. Le film file à toute allure, c'est de l'action, de la vraie. Il n'y avait pas d'effets-spéciaux en numérique."

Speed : la critique signée Jean-Jacques Bernard en 1994 dans Première

Au-delà du tournage des scènes d'action à bord du bus lancé à vive allure, piégé par Howard Payne (Dennis Hopper), il n'a que des compliments pour son duo de comédiens :

"J'aimerais dire quelque chose. Quand on s'est croisés juste avant cette séance, c'était la première fois que je les revoyais en trois décennies. Puis quand j'ai revu le film, ce soir avec vous tous... je n'ai jamais été aussi fier de ces deux acteurs. En fait, je réalise mieux maintenant à quel point vous étiez bons à l'époque. La relation que vous avez su créer tous les deux est incroyable. On vous revoit réunis à l'écran, et c'est tout de suite réaliste. (se tournant vers le public) C'est vrai, ils sont absolument parfaits : les émotions sont là, les rires bien amenés, les sourires, le flirt entre eux... C'était si cool de revoir ça. Donc voilà, je voulais simplement leur dire à quel point ils étaient doués."

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