Comment comprendre la fin de Joker : Folie à deux ? Todd Phillips décrypte
Giulia Parmigiani/Warner Bros.

La suite de Joker donne un tout nouveau sens au film de 2019.

5 ans après l’immense succès de Joker, Todd Phillips et Joaquin Phoenix ont choisi de prendre totalement à contre pied le public. Pour un résultat qui a largement déçu les critiques et les spectateurs, qui ont boudé la suite. Avec seulement 37 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis, Joker : Folie à Deux s’annonce d’ores-et-déjà comme un échec commercial. 

Attention spoilers si vous n’avez pas vu Joker : Folie à Deux 

Joker : Folie à deux, la soupe à la grimace [critique]

Joker 2 s’apparente à un étonnant reniement du film de 2019. Et la fin vient clairement enfoncer le clou de ce point de vue-là. Et si ce n’était pas assez clair, son réalisateur le dit sans détour : la vraie révélation de Folie à Deux est qu’Arthur Fleck n’est tout simplement pas le Joker. 

"Il a réalisé que tout est si corrompu que rien ne changera, et le seul moyen de le réparer est de tout brûler", confie Todd Philipps à Entertainment Weekly. "Quand les gardiens tuent ce gamin, il réalise que se déguiser, se maquiller, mettre ce costume, ça ne change rien. D’une certaine façon, il a accepté le fait qu’il a toujours été Arthur Fleck. Il n’a jamais été cette chose, cette idée que les gens de Gotham lui ont collé, qu’il représente. C’est une icône malgré lui. On lui a mis ça sur le dos, et il ne veut plus vivre avec cette fausse personnalité, il veut être qui il est." 

Joaquin Phoenix et Todd Phillips sur le tournage de Joker : Folie à deux
Niko Tavernise/™ & © DC Comics

"Ce qui est triste, c’est qu’il est Arthur, et que personne n’en a rien à faire d’Arthur", poursuit Phillips, notant que Lee, le personnage incarné par Lady Gaga, "ne l’appelle jamais Arthur" jusqu’à ce qu’elle le quitte sur les marches rendues célèbres par le Joker de 2019 parce qu’il ne peut pas être celui qu’elle veut qu’il soit. Le réalisateur précise aussi que cette scène de rupture est bien réelle et ne passe pas dans l’imagination d’Arthur.  

Arthur Fleck n’est pas le Joker, pourtant il y a un bien un Joker dans Folie à Deux. Après s’être fait larguer par Harleen "Lee" Quinzel, on le retrouve en prison où un autre détenu d’Arkham vient lui raconter une blague, dont la chute est en fait un coup de couteau mortel renvoyant à la scène du premier film où Fleck abat Murray Franklin (Robert de Niro) en direct à la télévision. On voit ensuite le prisonnier se taillader un sourire avec sa lame. Le Joker est né, inspiré par Arthur Fleck.

Sylvain Chomet nous raconte l'intro animée de Joker : Folie à Deux