Première
« Mieux vaut mourir d’un cancer que mourir de faim », entend-on sur une plage sicilienne noircie par les fumées épaisses de l’un des plus grands complexes pétrochimiques d’Europe. Sacrifiée sur l’autel du progrès industriel, la belle Syracuse de carte postale cède la place à une terre toxique, un poumon malade où la pollution étouffe à travers l’écran. Le duo franco-italien à l’œuvre derrière la caméra choisit de faire entendre la voix des victimes silencieuses qui n’ont d’autres choix que de constater sous leurs yeux les ravages de ce désastre écologique et d’en subir les dommages collatéraux, parfois mortels. Mais entre des images apocalyptiques bien réelles sur fond de musiques angoissantes et une succession monotone de témoignages parfois maladroitement scénarisés, l’élan documentaire de Toxicily peine à trouver son rythme et sa cohérence. Et à aller au- delà d’une simple enquête journalistique.
Lou Hupel