Sirocco et le royaume des courants d'air
Sacrebleu Productions, Take Five, Ciel de Paris

Le film de Benoît Chieux était projeté en compétition dimanche soir, précédé par le court-métrage célébrant les 100 ans de Disney.

Dimanche soir, quelques jours seulement après la terrible attaque au couteau qui s'est déroulée dans un parc à deux pas du centre Bonlieu, le Festival international du film d'animation d'Annecy entamait sa 47e édition. Salle comble, comme d'habitude, mais ambiance forcément un peu pesante. Le maire de la ville, François Astorg, célébrait ainsi « l'art et la culture » et la « résistance et l'amour » face à la barbarie, alors qu'un rassemblement citoyen avait eu lieu dans l'après-midi sur les lieux du drame.

Malgré ces conditions particulières, Disney n'avait pas renoncé à fêter ses 100 ans d'existence avec la projection en avant-première de Once Upon a Time a Studio, court-métrage réalisé par Dan Abraham et Trent Correy, le tout supervisé par la légende de l'animation Eric Goldberg. Le petit film met en scène pratiquement tous les personnages Disney (Mickey, Peter Pan, Dingo, Pocahontas, Arielle, Merlin l'enchanteur...) qui, une fois les portes du studio fermées pour la nuit, décident de prendre une photo de groupe. Un prétexte pour redonner vie à toutes ces icônes dans le style d'animation qui les as vus naître (le mélange de 3D et de dessin à la main est sacrément impressionnant) et le plus souvent par leurs doubleurs d'origine. On y reviendra d'ici la fin de la semaine sur ce tour de force nostalgique avec Abraham et Correy.

Puis c'était au tour de Sirocco et le royaume des courants d'air de Benoît Chieux (Tante Hilda !) d'ouvrir la compétition. L'histoire de Juliette et Carmen, deux sœurs intrépides de 4 et 8 ans, qui découvrent un passage secret vers Le Royaume des Courants d’Air, leur livre favori écrit par une ami de leur mère. Transformées en chats et séparées l’une de l’autre, elles tenteront de rejoindre le monde réel en affrontant Sirocco, le maître des vents et des tempêtes…

Projet en gestation depuis de longues années, Sirocco est un étrange objet au style semi-psychédélique (ambiance très 70's), qui semble autant s'inspirer de l'oeuvre de Mœbius que du Magicien d’Oz, de Mon Voisin Totoro ou de Max et les Maximonstres. Des références écrasantes au milieu desquelles Benoît Chieux parvient pourtant à injecter quelques vrais moments de poésie (l'idée du vent représenté « physiquement » est une pure réussite) et de burlesque (la plus petite des deux gamines, hilarante ; le maire du village à la démarche déglinguée). Mais alors qu'on se laisse porter par les musiques sublimes de Pablo Pico (L'Extraordinaire Voyage de Marona), on ne peut pas s'empêcher de regretter une animation légèrement datée et un récit qui refuse un peu plus de complexité à ses personnages.

Sirocco et le royaume des courants d'air sortira le 13 décembre prochain.


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