Willow
Disney

Nous n’avons pu voir que ses trois premiers épisodes, mais la suite de Willow en série a réussi à nous enchanter avec son insouciance, son humour et ses SFX charmants. Et si la résistance à l’uniformisation Disney+ passait par ce genre de série ?

Une fois sortis du duel épuisant mené par les deux rouleaux compresseurs de la fantasy sur petit écran cet automne (House of the Dragon versus Les Anneaux de pouvoir), vous en aviez peut-être un peu marre des Elfes, des Nains, des dragons et des quêtes interminables pour sauver le monde. Et voilà que Disney balance ce qui aurait pu être un parfait repoussoir : la suite de Willow en série télé, soit la combinaison fatale du reboot nostalgique et de l’étirement sur la longueur, bref, un parfait condensé de tout ce qui plombe l’entertainment américain. Mais, surprise, c’est réussi !

Dans un monde de fantasy parfaitement classique, une bande de héros façon personnages de Donjons et Dragons s’en vont sauver le monde. Tout fonctionne à merveille, en grande partie parce que la série ne repose pas sur un matériau préétabli écrasant à respecter (le fameux « lore » brandi par les fans pour cracher leur haine sur tout ce qui ne leur plaît pas). Willow fait du name dropping de fantasy, et c’est hilarant (il faut traverser l’Océan dévasté pour atteindre la Cité immémoriale et vaincre la Sorcière ancestrale à l’aide la Cuirasse kymerienne, ce genre de choses) ; les jeunes actrices et acteurs s’éclatent comme en 1988 grâce à l’écriture finaude (les dialogues sont au poil) et la direction solide de Stephen Woolfenden, fidèle réalisateur seconde équipe de David Yates sur la saga Harry Potter, et auteur de plusieurs épisodes de la série Outlander.

Willow
Disney

Oui, c’est du rétro doudou 80s, et alors ? Tout cela n’est pas bien sérieux, et alors ? Willow, la série, donne la sensation d’une œuvre construite pour elle-même, et non pas basée sur des considérations nauséabondes de fan service. Bon, tout ça se fonde sur la foi de trois épisodes, les seuls que nous avons pu voir avant le bouclage, et il en reste donc suffisamment à Willow pour se planter complètement (la saison compte huit épisodes en tout). Le tournant sera lorsque l’on saura enfin quel a été le destin de Madmartigan, alias Val Kilmer, et s’il sera à l’écran... Bref, c’est lorsque la série fera résolument face à son adversaire le plus féroce, la nostalgie, que l’on pourra vraiment la juger. Et confirmer cette intuition qui vaut ce qu’elle vaut : et si, malgré tout ce que Willow compte de déjà-vu, elle se révélait être la série la plus originale de Disney+ ?