Ben Foster en 5 rôles
The Joker/Condor Distribution/Paramount/HBO/StudioCanal

L’acteur américain est une nouvelle fois excellent dans Leave No Trace et Galveston.

Double dose de Ben Foster ces temps-ci avec les sorties proches de Leave No Trace, de Debra Granik (Winter’s Bone), en salles depuis le 19 septembre, et de Galveston, la première réalisation en anglais de Mélanie Laurent, qui est attendue le 10 octobre au cinéma. Une excellente nouvelle pour tous ceux qui suivent de près ce comédien américain de 37 ans, qui multiplie les prestations intenses depuis le début de sa carrière.

Dans Leave No Trace, il se montre peu bavard, mais attachant et attentionné envers sa fille jouée par Thomasin McKenzie. Changement de registre avec Galveston, où il est à la fois violent et protecteur, passant parfois de l’un à l’autre au cours d’une même scène.
Ben Foster n’a cependant pas attendu 2018 pour montrer son goût pour les personnages riches. La preuve par cinq.


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Russell Corwin – L’artiste loser mais attachant de Six Feet Under (2003-2005)
Révélé dans la série pour ados Flash Forward au milieu des années 1990, Ben Foster a surtout attiré l’attention du public grâce à Six Feet Under. Présent à partir de la saison 3, il fut d’abord le camarade de classe de Claire, la petite sœur de la famille Fisher, avant de devenir son copain, puis son ex. Doutant de ses talents d’artiste, de sa sexualité et de ses choix de vie en général, Russell parvenait à la séduire avant de la tromper, de la perdre, puis de la recroiser… En se montrant tour à tour charmant, menteur, dépressif ou jaloux, Ben construisait un personnage aux multiples facettes, perdu au cœur d’une triste histoire d’amour. Le tout développé par petites touches au fil des saisons, qui ont permis à l’acteur de marquer le public en passant d’une émotion à l’autre sans être jamais lassant.

Ben Foster dans Six Feet Under
HBO
Alan Ball fête les 15 ans de Six Feet Under en vidéo

Jake Mazursky – Le dealer fou d’Alpha Dog (2006)
C’est le film qui a établi le style Foster : un mélange d’explosivité hargneuse et d’intériorité bien dark. De fait, en junkie nazi incontrôlable, l’acteur, alors âgé de 26 ans, éclipsait tout le monde –à part Justin Timberlake- dans ce film sur la jeunesse dorée californienne, qui tue le temps en dealant. Depuis, dans chaque film où il apparaît, on attend anxieux le moment où il va péter un câble...


 

Will Montgomery – Le soldat au cœur lourd de The Messenger (2009)
Après avoir tenté l’aventure d’un blockbuster hollywoodien (mauvais choix, malheureusement pour lui, avec le rôle d’Angel dans le troisième X-Men), Ben Foster revient au cinéma indépendant avec le drame The Messenger, d’Oren Moverman. Il joue un soldat américain chargé d’annoncer aux familles les décès de ses collègues morts au front durant la guerre d’Irak. Formé par un capitaine très froid (Woody Harrelson), il tente d'abord de se montrer détaché, mais se retrouve rapidement bouleversé face à la souffrance de ses interlocuteurs. Il est notamment ému par une jeune veuve, Olivia (Samantha Morton), à qui il s’attache et qui va l’aider à révéler ses failles, sa fragilité. Un nouveau rôle puissant pour Ben Foster, qui retrouvera le réalisateur trois ans plus tard pour un second rôle dans Rampart


 

Lance Armstrong - le champion menteur de The Program (2015)
Champion, menteur, héros, tricheur. Avec ce biopic de l’icône paradoxale Lance Armstrong, tourné par un Stephen Frears survitaminé se prenant pour Danny Boyle, la carrière de Ben Foster était censée changer de braquet. Un sujet à Oscars, un portrait d’icône antipathique "à la Social Network", une grosse perf’ d’acteur… Le film semblait "programmé" pour triompher. Il a en réalité été snobé par les spectateurs du monde entier. Reste en mémoire le regard ironique, superbement distancié, de Stephen Frears, et l’interprétation impressionnante de Ben Foster en robot yankee carburant à la gagne et au culte de la performance, protagoniste ambigu dont on ne sait jamais s’il est un héros ou un salaud. 


Ben Foster : "Lance Armstrong, c'est Jésus Christ !"

Tanner – La tête brûlée de Comancheria (2016)
Au fil du temps, Ben Foster s’est spécialisé dans le rôles de mecs bourrus et/ou mutiques, multipliant les coups de sang et les regards fous. Avec Comancheria, David Mackenzie lui demande de pousser ce curseur à fond, en lui offrant le rôle de Tanner, le frère irréfléchi de Chris Pine. Planifiant des braquages pour rembourser des dettes familiales, ils doivent bosser en duo mais le cerveau du groupe, qui semblait pourtant avoir tout planifié, est incapable de contrôler son frangin. Tanner démarre au quart de tour, lance des "fuck" en guise de "je t’aime" et est prêt à tout sacrifier pour sauver son cadet. S’ils dialoguent peu, leur relation est génialement dépeinte grâce à des détails bien pensés. Comme lorsque Ben, tout juste sorti de prison, se réveille d’un mauvais rêve et se met à frapper son frère comme s’il était encore incarcéré. Pas besoin de mots, tout est dans la précision des gestes et les échanges de regards. Fous, donc. Et bouleversants, aussi.


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