Première avait rencontré Franck Gastambide et ses acteurs avant la sortie de la comédie.
Ce soir, Ciné+ Premier diffuse à 20h45 la comédie Les Kaïra de et avec Franck Gastambide, le film français le plus rentable de 2012. Découvrez quelques confidences du trio sans langue de bois de Canal+ extraites du magazine Première, et l'influence de Kassovitz sur cette transcription sur grand écran.
Franck Gastambide, à qui l'on doit le fameux film Les Kaïra, gros succès du box-office français en 2012, n'a pas honte de le dire : ses complices Medi Sadoun et Jib Pocthier de Kaïra Shopping (une pastille web qui a animé la chaîne Canal+ pendant trois saisons) sont "une source d’inspiration géniale quand tu écris." Le trio s'est rencontré sur MTV, alors qu'ils travaillaient ensemble sur l'émission de Mouloud Achour.
Le réalisateur se souvient pour Première : "La première fois que j’ai vu Medi imiter Daniel Guichard, j’ai su qu’il fallait tourner un épisode là-dessus. Ça a donné le Kaïraoké. Pareil quand j’ai vu Jib danser du hip-hop..." Amusé, Jib ajoute : "En plus, il a la gentillesse de nous laisser les coudées franches. Dans le film, il voulait que je me fasse attaquer par trois rottweilers, mais j’ai réussi à le faire descendre à deux. (Rire.)" Loin d'être rancunier, l'interprète de Momo, qui a démarré sa carrière au cinéma en 2010 dans Il reste du jambon ?, poursuit : "C’est beaucoup plus drôle de s’attaquer à mon personnage vu que c’est le plus petit. L’injustice physique, c’est hilarant. Même ma femme, ça la fait kiffer de voir des rotts m’attaquer."
Un long-métrage sur Les Kaïra aurait-il existé sans l'influence de Mathieu Kassovitz et de son film La Haine sorti en 1995 ? Les clins d’oeil et les parodies ne manquent pas. Franck explique pourquoi il est si important à ses yeux : "Kasso, c’est le mec qui m’a présenté à Kourtrajmé et donc qui m’a permis, en gros, de faire du cinéma quelques années plus tard. Avant de le rencontrer, je n’avais pas cette ambition, qui a du mal à paraître légitime quand ta mère est femme de ménage et que tes amis bossent tous à Carrefour." Il avoue même avoir présenté son projet en avant-première au réalisateur des Rivières pourpres et L'Ordre et la Morale, pour connaître son avis : "J’envoie un mail à Mathieu, avec un lien vers un teaser du film qui parodie La Haine. Je redoutais vachement sa réponse parce que tu ne sais jamais comment il va réagir. Deux heures après, je reçois un mail de sa part : 'Bravo, connard.' Et encore deux heures plus tard, un autre mail : 'Je rentre à Paris dans une semaine, montre-moi ton film ou je te fais un procès.' J’en ai conclu qu’il avait aimé le teaser..." Il poursuit : "Une semaine plus tard, on lui organise une projo privée chez Gaumont. Kassovitz se pointe avec quelques potes à lui et son père. J’étais pétrifié. Vraiment. À peiné arrivé dans la salle de projo, Mathieu demande s’il peut fumer. Les gens de Gaumont acceptent, tout va bien. Et là, délivrance, je le vois se marrer du début à la fin. Après la séance, il me débriefe le film, d’abord en me félicitant, puis en pointant tous les défauts qu’il a perçus. Évidemment, je ne retiens que le négatif ou presque. Je rentre alors chez moi et je vois que Mathieu a posté ce message sur Twitter : 'Je viens de voir Les Kaïra. Ce film encule le cinéma français.' (Rire.)"
Propos recueillis par François Grelet
Voilà comment est né Les Kaïra, diffusé ce soir à 20h45 sur Ciné+ Premier.
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