Il tâte d'abord de la critique, écrit en bengal un livre sur Chaplin puis, à partir de 1955, devient cinéaste. Il acquiert une bonne formation politique, ayant milité dès ses années d'étudiant dans la gauche marxiste. Sa carrière de cinéaste, contrairement à celle de Satyajit Ray, est d'abord « incertaine, changeante, désespérée ». Ses premiers films, qui tentent de s'intégrer dans le cadre du cinéma commercial bengal, sont des échecs sur tous les plans. Les Nuages dans le ciel (1965), son premier film vraiment important, raconte l'histoire d'un rêveur désespéré qui tente de rompre les barrières de classe par le moyen du mariage. Avec Mr. Shome (1969), produit grâce à un prêt de la Film Finance Corporation, il frappe le coup d'envoi de la « nouvelle vague » indienne. Ce film sur l'irrespect (un cadre de la compagnie des chemins de fer découvre la nature, l'humour, la vie) se veut « une gifle appliquée à la face du système ». À la fois gauchiste et avant-gardiste (son goût pour les recherches formelles), il s'impose comme le provocateur le plus radical du cinéma indien. Sa fougue vise à déranger le spectateur. Il consacre à la métropole du Bengale sa « trilogie de Calcutta » : Interview (1971), Calcutta 71 (1972), le Fantassin (1973), uvre politique influencée par Brecht et Godard, et consacrée aux problèmes du chômage, de la misère et du gauchisme. Histoire inachevée (1971) évoque la répression des grèves dans les usines sucrières du Bihar à la fin des années 20. Ses films suivants, qui se concentrent sur la question de la misère, qui manifestent l'approfondissement progressif de sa réflexion sur le cinéma, lui permettent d'acquérir une position internationale. Le Chur (1974) dénonce, par le biais de l'apologue, l'exploitation du prolétariat urbain. La Chasse royale (1976), son premier film en couleurs, est une fable amère sur les sévices de la colonisation britannique. Les Marginaux (1977), en langue telugu, peint le sort inhumain des paysans écrasés par un système encore féodal. L'Homme à la hache (1978) raconte l'histoire d'un de ces paysans démunis qui quittent leur village et rencontrent à Calcutta une misère encore plus atroce. Un jour comme un autre (1979) dénonce l'hypocrisie de la petite bourgeoisie citadine. À la recherche de la famine (1980) évoque les problèmes soulevés par le tournage d'un film sur la grande famine de 1943. Kaléidoscope (1981), sur l'ambition d'un journaliste désireux de faire un reportage sensationnel, est aussi une mise en question de l'éthique de l'image. Affaire classée (1982) revient, à propos de la mort suspecte d'un enfant domestique, sur la lâcheté et l'hypocrisie des classes moyennes. Il signe, en 1984, les Ruines, en 1985, Franchement dit , en 1988, Soudain, un jour , et, en 1994, Antareen, accentuant sa critique des comportements humains, n'hésitant pas à remettre en cause une philosophie fataliste et irresponsable, qu'elle émane de la société ou de l'individu lui-même. Ces derniers films, moins directement politiques, sont des uvres de réflexion et d'autocritique. Langue : bengal.
Nom de naissance | Mrinal Sen |
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Naissance |
Faridpur, Bengal Presidency, British India [now Bangladesh] |
Décès | |
Profession(s) | Scénariste, Réalisateur/Metteur en Scène |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1993 | Antareen | Réalisateur | - | |
1989 | Un Jour Sans Crier Gare | Réalisateur | - | |
1989 | Un jour comme un autre | Réalisateur, Scénariste | - | |
1986 | Genesis | Réalisateur | - | |
1983 | Les Ruines | Réalisateur | - |