Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud n’ont pas la langue dans leur poche. Le public des festivals européens ? "Pas tendre !". Les films d’aujourd’hui ? "Pas originaux !"Quelques jours après la présentation de Poulet aux prunes aux festivals Venise, puis de Toronto, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ont répondu aux questions de Vulture. Pas de langue de bois au programme : ils avouent avoir été stressés par la projection de leur film à Venise, avant d’insister sur l’originalité de leur projet, adaptation d’une autre BD de l’auteur de Persépolis, ce coup-ci tournée en ‘live action’, avec Mathieu Amalric, Jamel Debbouze, Edouard Baer...Après le triomphe de Persépolis, on pouvait s’attendre à ce que le duo de réalisateurs soit acclamé lors des festivals de cinéma. Pourtant, à Venise, ils étaient particulièrement stressés : "On a travaillé pendant trois ans sur ce film, explique Marjane. C’est la première fois qu’on le montrait à un public, et il y avait beaucoup de monde. En Europe, c’est pas comme en Amérique du Nord. Les gens ne sont pas tendres. Ils vous huent. Vous sifflent. C’était arrivé à Sofia Coppola lors de la promotion de Marie Antoinette à Cannes. J’étais présente et les gens huaient son film. Je me diais : ‘La pauvre, je ne voudrais pas vivre ça’. On a fait le film du mieux qu’on pouvait. Après, on ne peut pas savoir comment réagira le public. Parfois, les gens deviennent fous."Mener ce film à terme, c’était apparemment un vrai challenge. "Ce qui était excitant, c’est qu’on avait un personnage principal pas sympa du tout, explique Vincent Paronnaud. A partir de là, on essaye de comprendre pourquoi il est ainsi. Et on le tue au bout de dix minutes, ce qui est assez triste comme début de film. Puis, en partant de la mort, on parle de la vie. En fait, ce film ne ressemble pas à ce qu’on fait de nos jours au cinéma. A la fin, on ne met pas de message positif. Il n’y a pas d’espoir ou de chance de rédemption. Il ne dit jamais ‘Oh mes enfants, je vous aime tellement’." Marjane Satrapi confirme : "Si tous les enfants étaient aimés par leurs parents, ils seraient heureux et deviendraient des adultes bien dans leurs peaux."Pourtant, l’auteur s’identifie à ce personnage : "Quand j’écrivais le roman, c’est la première fois que je pouvais réellement me laisser aller. Car dès que je dépeins un personnage féminin , c’est moi. Il y a donc un tas de choses que je ne veux pas écrire, car je ne veux pas que les gens soient au courant. Mais avec ce personnage masculin, je pouvais les dire. Par exemple, dans le monde d’aujourd’hui, je ne peux pas dire que je ne veux pas d’enfant sans avoir à me justifier. Si vous n’avez pas de bébé, ‘Oh mon Dieu’ votre vie est gâchée. Vous avez raté votre vie, et vous devez aller acheter un enfant en Afrique."Vous avez lu Poulet aux prunes ? Vous irez voir le film ? Il sortira le 26 octobre. Bande-annonce :
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- Poulet aux prunes : "Le film ne ressemble pas à ce qu’on fait de nos jours au cinéma", préviennent les réalisateurs
Poulet aux prunes : "Le film ne ressemble pas à ce qu’on fait de nos jours au cinéma", préviennent les réalisateurs
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