La bande-annonce s’ouvre sur de grands espaces, une voiture roule en pleine campagne, seule au monde, la musique d’Awolnation (récemment entendue dans Cartel) dans les oreilles se scratche au bout de quelques secondes. Rideau de douche, vache morte, plans retournés et cris viennent brouiller le calme visuel qui nous était proposé. Le brouillard s’installe, un petit air de violon aux allures hitchcockiennes vient sonner la charge : Tom à la ferme ne ressemblera en rien à ce que Xavier Dolan a pu faire précédemment.On le voit débarquer dans cette ferme, seul, perdu, il ère à la recherche d’une âme, fait le tour du propriétaire en croisant seulement des vaches. Affalé sur une table, Dolan est observé par une mystérieuse femme qui sonne le point de départ d’un enchaînement d’images toutes plus surprenantes les unes que les autres. Dans ce tourbillon de plans au montage électrique sur fond de bruits stridents on aperçoit une course-poursuite dans un chant de maïs, un combat au corps à corps, des cris, des rires et des larmes ainsi qu’une pelle… Le titre du film surgit sur l’écran de la même manière que celui d’Insidious et nous glace sur place.Mais de quoi parlera le film, au juste ? Du voyage d’un jeune publicitaire se rendant dans le Québec agricole pour des funérailles. Là-bas, personne ne connaît son nom ni la nature de sa relation avec le défunt… Le mystère reste entier quant à l’issue de ce thriller grâce à une bande-annonce intelligemment composée qui arrive à nous en montrer assez sans en dire trop. S’en dégage une impression d’étouffement. À noter qu’il aura fallu attendre plus d’une 1 minute 30 avant de distinguer parfaitement le visage aux cheveux d’anges de Xavier Dolan. Loin des filtres de couleurs et d’une musique labellisée pop, Tom à la ferme marque le changement de registre voulu par le réalisateur québécois. A découvrir dans les salles obscures le 16 avril prochain.