Shelby Lynne a du attendre douze ans avant de convaincre le public américain, puis mondial de l'étendu de son talent. Country girl atypique, elle ne s'est pas fait un nom à Nashville, mas entre rock et country. Sa divine voix qui joue le blues sur du velours lui a attiré un public conséquent. Elle a su le garder et en vit bien. Ce n'est qu'en 2000 avec I Am Shelby Lynne que la dame commence à cartonner via Nashville. Pourtant, elle n'est pas un poussin de la dernière couvée. Celle qui réussit avec son soprano de soie et ses accords rock à subjuguer les publics pop et country n'était jusque là qu'une femme de 32 ans, un peu amère de traîner un insuccès notoire depuis 12 ans. Merci à Bill Bottrell d'avoir su recadrer le propos là où aucun autre producteur n'avait pu décider la dame à laisser tomber son côté sudiste, une Virginienne élevée en Alabama, ça fait des dégâts. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir tenté le coup dans l'esprit de Nashville de 1989 à 1991, avec des producteurs vétérans comme Bob Montgomery et James Stroud ou des musiciens aussi divers que George Jones, Tammy Wynette et Billy Sherrill. Mais la dame était loin de l'esprit du lieu, trop différente, tout en étant la coqueluche deRandy Travis etWillie Nelson. La preuve qu'elle se cherchait ( à la fois mannequin country et technicienne hors pair) est du côté des albums sur Morgan's Creek et Magnatone (1993, Temptation et 1995, Restless.) Elle alla même jusqu'à tenter des brisées pop-jazz et du folk barré. Rien n y' fît. Ce n'est qu'avec son album de 2000 qu'on la découvrit à l'aise, comme si de rien n'était et qu'elle arrivait soudain au mieux de ses capacités.Leavin'Le traitement adopté par Bottrell pour lui donner un style allait à l'encontre de la pop mélodique et balisait plusieurs terrains ; ainsi sur "Your Lies" et "Leavin'," le registre dissonant attaquait féroce pour coller mieux au sujet, à l'inverse des effets de voix nuageux de Dusty Springfield. Lynne sonnait enfin avec son propre style, celui d'une femme au passé tragique ; orpheline élevée seule après le suicide commun de ses parents, tout en prenant soin de sa petite soeur la chanteuse Allison Moorer. De sa voix marquée par ses racines d'Alabama, on sentait à la fois force, courage et beauté, en country-rockeuse assumée qui groovait plus que Sheryll Crow ... sur "Life Is Bad". Quand "Gotta Get Back," assumait un côté Muscle Shoals soul à souhait. Love,ShelbyBizarrement l'album suivant produit par Glenn Ballard la faisait repartir en arrière, comme si ce dernier n'avait jamais écouté son précédent album, lui assurant un son radio friendly, mais un peu à côté ... "Trust" ou le sexy "Bend," assuraient et on y trouvait surtout le carton de la BO du Journal de Bridget Jones "Killin' Time".Identity CrisisUn peu plus tard, on la retrouve en pleine «crise d'identité », qui se manifeste par un son roots, des guitares évoquant la sécheresse et un gospel qui tire sur le blues ("Lonesome" ou "If I Were Smart") dont le thème du dernier tourne autour d'une femme qui vient d'arrêter de fumer, mais qui continue à faire le coup de poing avec les mecs. Impec !
Nom de naissance | Shelby Lynne |
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Naissance |
(56 ans) Quantico, Virginia, USA |
Profession(s) | Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2005 | Walk the Line | Acteur | Carrie Cash |