Niels Arestrup est un acteur franco-danois né le 8 février 1949 à Montreuil et célèbre pour ses rôles dans les films Stavinsky, De battre mon cœur s'est arrêté, Le Scaphandre et le papillon, Un prophète, Cheval de guerre et Quai d'Orsay.
Né à Montreuil d'un père d'origine danoise, il grandit dans la région parisienne, à Corbeil-Essonnes. Après ses études secondaires, en 1969, il décide, malgré sa timidité, de s’inscrire aux cours d’art dramatique de Tania Balachova au théâtre de la Gaîté, à Paris. Entre-temps, il enchaîne des petits boulots et utilise ses aptitudes d’acteur pour simuler des crises d’épilepsie pendant trois semaines afin d’éviter l’armée. Dans la même année, Niels Arestrup fait ses premiers pas de comédien en se produisant dans la pièce La vie est un songe de Caldéron de la Barca.Deux ans plus tard, il intègre la troupe de Jean Gillibert, directeur du festival de Chateauvallon à cette époque. Avec celle-ci, il part en tournée sur la Côte d’azur au cours de laquelle il interprète entre autres des personnages de Marivaux et de Michel de Ghelderode. En 1972, il joue dans Crime et châtiment de Dostoïevski d'après une mise en scène d’André Barsacq. Cette année-là, il suit aussi le cours d’Andreas Voutsinas.Il poursuit ensuite sa carrière au théâtre en se produisant dans Gilles de Rais en 1976 de Roger Planchon ; Platonov en 1979 d’Anton Tchekhov, mis en scène par Gabriel Garran ; La Cerisaie en 1981 d’Anton Tchekhov, monté par Peter Brook ; Mademoiselle Julie en 1983 d’August Strindberg, créé par Jean-Paul Roussillon et Christian Benedetti (avec Isabelle Adjani) ; Fool for Love en 1985 dAndreas Voutsinas ; Le Radeau de la Méduse en 1987 de Harald Müller dans une mise en scène de Hans Peter Cloos ; Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov, monté par Maurice Bénichou ; Phèdre en 2002 de Jean Racine, mis en scène par Jacques Weber ; A chacun sa vérité en 2003 de Luigi Pirandello, créé par Bernard Murat ; puis Quartett en 2004 de Heiner Müller, monté par Hans Peter Cloos. Il avoue avoir un faible pour les textes d’Anton Tchekhov (Platonov, La Cerisaie, Les Trois Sœurs, etc), de Molière (Don Juan, Le Misanthrope), ou encore de Shakespeare.
Niels et le cinéma
Parallèlement à son activité sur les planches, Niels Arestrup a un palmarès bien rempli au cinéma. Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1973 dans Miss O’Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel. L’année suivante, Alain Resnais le dirige dans Stavisky et Chantal Akerman dans Je, tu, il, elle, où il interprète un camionneur.A partir de la seconde moitié des années soixante-dix, il commence à obtenir des rôles importants comme dans Demain, Les Mômes en 1976 de Jean Pourtalé, avec Emmanuelle Béart ; Le Grand Soir en 1976 de Francis Reusser ; La Dérobade en 1979 de Daniel Duval, avec Miou-Miou ; La Femme flic en 1980 d’Yves Boisset ; Seuls en 1980 de Francis Reusser ; ou encore Du blues plein la tête en 1980 d’Hervé Palud. En 1984, Marco Ferreri lui confie le rôle principal dans son film Le Futur est femme. Il y incarne Gordon, un homme passionnément amoureux de sa femme (interprétée par Hanna Schygulla) et de l’enfant de Malvina, jouée par Ornella Muti. L’année suivante, il devient l’amant de Christine Pascal dans Signé Charlotte de Caroline Huppert, avec Isabelle Huppert.Niels Arestrup s’illustre durant cette période dans des rôles de fripouilles, notamment dans Diesel de Robert Kramer et Les Loups entre eux de José Giovanni en 1985 ; ou encore, un an plus tard, dans La Rumba de Roger Hanin, avec Michel Piccoli. Il enchaîne par la suite avec d’autres premiers rôles. Il campe un attaché de presse d’ambassade perturbé par un rêve dans Ville Etrangère de Didier Goldschmidt en 1988, d’après Peter Händke ; un chef d’orchestre hongrois en brouille avec l’Opéra de Paris dans La Tentation de Venus en 1991 d'Istvan Szabo ; un légendaire violoncelliste devenu blasé dans Le Pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny en 2000, aux côtés de Philippe Noiret, Carole Bouquet et Michel Aumont ; ou encore un vieil homme qui se sépare de sa femme dans Parlez-moi d’amour de Sophie Marceau en 2002, avec Judith Godrèche.
Deux César grâce à Audiard
En 2005, il rejoint le casting de De battre, mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard. Il y joue le rôle du père malhonnête et autoritaire de Romain Duris. Pour cette prestation, il obtient le César du Meilleur Acteur dans un Second Rôle en 2006. En 2007, Niels Arestrup ajoute une corde à son arc en réalisant son premier long-métrage, Le Candidat, où il met en scène la sphère politique. Il y dirige et donne la réplique à Yvan Attal, Stefania Rocca et Maurice Bénichou. La même année, il tourne dans La Part animale de Sébastien Jaudeau et dans Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel.En 2009, il joue dans L’Affaire Farewell de Christian Carion, avec Guillaume Canet, ainsi que dans Un Prophète, de Jacques Audiard, sélectionné dans la Sélection officielle du Festival de Cannes et qui lui vaut un deuxième César du meilleur acteur dans un second rôle. Infatigable, Arestrup tourne ensuite dans les films Elle s'appelait Sarah (2010), L'Homme qui voulait vivre sa vie (2010), Je n'ai rien oublié (2011), Tu seras mon fils (2011), Cheval de Guerre (2011), A perdre la raison (2012) ou encore Quai d'Orsay (2013). Ce dernier film lui vaut une nouvelle récompense : le César du Meilleur acteur dans un second rôle.Il rejoint ensuite le tournage du film Diplomatie de Volker Schlondorff, adapté de la pièce éponyme dans laquelle il jouait déjà face à André Dussolier. Il incarne alors Dietrich Von Choltitz, gouverneur militaire du Gross Paris qui, en août 1944, avait reçu l'ordre du Fürher de faire sauter les plus emblématiques monuments de la capitale française avant la libération de celle-ci. Le film relate alors les négociations qui ont eu lieu entre Raoul Nordling, ambassadeur de Suède interprété par Dussolier, et le Général pour épargner la capitale française. Sa performance lui permet d'être de nouveau nommé au César du meilleur acteur.