Le tournage de Furiosa a été éprouvant pour Anya Taylor-Joy, son visionnage aussi

“Pour moi, tout cela avait un sens,” confie néanmoins l’actrice, qui prend la relève de Charlize Theron.

Les tournages dans le désert comptent parmi les plus éprouvants, et celui de Furiosa n’a pas fait exception à la règle. Alors que cette dernière addition à la saga Mad Max, créée par George Miller en 1979, s’apprête à être présentée hors-compétition à Cannes, sa tête d’affiche, Anya Taylor-Joy, raconte cette expérience dans les colonnes de Variety.

Pour l'origin story de Furiosa, personnage introduit par Charlize Theron dans Fury Road, l’actrice américano-britannique a dû complètement chambouler ses habitudes de tournage. Elle raconte, par exemple, avoir dû suivre un emploi du temps assez déroutant : "J'ai eu l'heure de début de tournage la plus tôt de ma vie : 1 h 45 du matin. Je disais : 'Je viens de finir ma journée ! Qu'est-ce que tu veux dire ? C'est une erreur !'".

Un tournage éreintant également par l’aspect physique que demandaient les scènes d’action, mais également le canon du personnage d’Impératrice en devenir. Anya Taylor-Joy raconte que malgré sa formation de danseuse classique, elle a dû se forger une toute nouvelle musculature :

"Je faisais de la musculation et cela m'a aidée, c'est certain, raconte-t-elle. La stabilité que la musculation vous donne, en particulier au niveau des épaules – les bras des danseurs de ballet sont très forts, mais tout est flottant. Il s'agissait d'être capable de me tenir debout, et aussi de tenir ces armes. J'ai un petit gabarit et ces armes sont lourdes.”

L’actrice de vingt-huit ans raconte également un autre aspect de sa transformation physique : le maquillage. Dans le monde imaginé par Miller, les personnages roulent à vive allure dans des étendues désertiques sous un soleil de plomb. Il fallait donc que la comédienne donne l’impression d’être recouverte de sable et de sueur, pour donner cet effet crasseux.

"Vous n'imaginez pas à quel point je devais être sale pour que cela se voie sur la caméra, se souvient-elle. La première fois que je me suis regardée dans le miroir, je me suis dit : 'Whoa ! Je ressemble à une créature du Lagon noir'.”

A cet aspect physique s'ajoute une certaine souffrance psychologique. George Miller ne croyant pas aux dialogues, Furiosa est un personnage très taiseux : Anya Taylor-Joy n'a eu qu'une trentaine de répliques à apprendre. Dans le New-York Times, elle raconte l'isolement qu'elle a ressenti pendant la production de ce prequel. La comédienne a dû répéter ses séquences d'action encore et encore sans piper mot, un exercice compliqué. 

"Je n'ai jamais été aussi seule que lors de la réalisation de ce film, déclare-t-elle. Je ne veux pas trop rentrer dans les détails, mais tout ce que je pensais être facile s'est avéré difficile".

Des déboires qui ont fait office d’initiation pour la jeune comédienne. Elle explique ainsi que toutes ces étapes, aussi difficiles qu’elles ont été, l’ont aidée à composer son personnage. Il faut rappeler qu’elle n’a pas souhaité demander conseil à son aînée, Charlize Theron, pour “faire [...] son propre chemin avec Furiosa”. Son expérience du tournage est alors devenue une mise à l’épreuve semblable à celles que vit le personnage : 

"C'est le désert, et toute manifestation d'émotion est punie de mort. Toute empathie est punie de mort – toute gentillesse, en fait. Pour moi, tout cela avait un sens. Je pense que les restrictions qui m'ont été imposées par George ont créé un rayonnement du personnage, parce qu'elle est continuellement réprimée tout au long du film.”

Pourtant, Anya Taylor-Joy n’est pas sortie indemne de cette expérience douloureuse. Elle explique ainsi qu’au moment de découvrir un premier montage du film, elle a été submergée par l’émotion, par ce retour à des conditions de tournage très rudes : "Au bout de trois minutes, je pleure. Et après, je ne peux plus parler. J'ai trouvé cela très traumatisant à regarder".

On espère que l’actrice saura surmonter ce choc pour la projection du film à Cannes. Pour ceux qui n’auront pas pu le découvrir sur la Croisette, Furiosa : une saga Mad Max, arrivera dans les salles de cinéma le 22 mai prochain.