L’acteur de La Momie a été agressé en 2003. Il a eu beaucoup de mal à s'en remettre.
Brendan Fraser tourne actuellement dans Trust, la série de Danny Boyle sur l’affaire Getty (déjà racontée par Ridley Scott dans Tout l’argent du monde). Un projet qui prend la forme d’un "come-back" pour l’acteur qui semblait avoir disparu des radars depuis la fin de la saga La Momie, en 2008. Brendan avait pourtant participé à quelques projets, mais principalement dans des petits rôles, et ils ont fait des flops. GQ consacre un long portrait au comédien qui fêtera ses 50 ans à la fin de l’année. Il y révèle de façon très touchante les raisons qui l’ont éloigné d’Hollywood.
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A la fin des années 1990, Brendan Fraser devient une star, grâce au succès de La Momie (1999, 2001, 2008), donc, mais aussi de George de la Jungle (1997), puis d’Endiablé (2000) et de Voyage au centre de la terre (2008), des comédies qui ont cartonné au box-office. Pourtant, depuis 2003, l’acteur allait mal. Cette année-là, au cours d’un déjeuner organisé par l’Hollywood Foreign Press Association, l’organisation qui organise les Golden Globes, il a été agressé sexuellement par Philip Berk, alors président de l'Association hollywoodienne de la presse étrangère (HFPA). Celui-ci lui a caressé les fesses, devant témoins. Un geste qui a marqué l’acteur, qui s’en veut surtout de ne pas avoir eu le courage d’en parler publiquement à l’époque. "Je ne sais pas si cela m'a désavoué auprès de l'AHPF, mais le silence qui a suivi était assourdissant », explique-t-il aujourd’hui en saluant la force des actrices à l’origine du mouvement #MeToo : Rose McGowan, Ashley Judd, Mira Sorvino… Avant d’ajouter qu'il a été choqué de voir son agresseur parmi le public des derniers Golden Globes, alors que les stars présentes étaient vêtues de noir en soutien au mouvement. "Suis-je toujours effrayé ? Absolument. Ai-je déjà ressenti le besoin d'en parler ? Absolument. Ai-je eu envie de le faire à de nombreuses reprises ? Absolument." Mais il n’a pas réussi à le faire avant aujourd’hui, et cela le hante.
Il détaille au cours de cet entretien vérité que ce geste déplacé est survenu à un moment de sa vie où il allait mal, professionnellement parlant. Il espérait obtenir le rôle de Superman dans une super-production de J. J. Abrams qui devait être mise en scène par Brett Ratner, mais qui n’a finalement jamais vu le jour. "J’ai eu honte de cet échec, j’avais l’impression d’avoir failli. Ce n’était pas le cas, j’avais tort, mais c’est ce que je ressentais. Le film ne se faisait pas et je prenais ça comme une preuve de mon échec." Il révèle alors avoir accepté le film Les Looney Tunes passent à l’action parce qu’il ne se supportait plus. Son personnage était la doublure de Brendan Fraser, qui, à la fin du film, rencontrait son modèle et finissait par lui taper dessus. "Je ne l’ai réalisé que plus tard, mais j’avais besoin de ça, de montrer la pire version de moi-même à l’écran et de me frapper."
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De 2003 à 2008, Brendan Fraser avait pourtant du succès au box-office et enchaînait les projets lui demandant un certain investissement physique, puisqu’il effectuait ses cascades. "Je crois que j’essayais tellement d’y arriver que ça a été destructeur." Il relate alors avoir été blessé plusieurs fois : au dos, aux genoux… ce qui lui a valu de nombreuses opérations au cours de 7 années suivantes. "Il a passé son temps à faire des allers-retours à l’hôpital", écrit le journaliste de GQ. Le tournage de La Momie 3 en Chine a notamment été un cauchemar pour l’acteur, qui avait de graves problèmes de dos. "Ça va peut-être vous sembler mielleux mais à l’époque, je me sentais comme le cheval de La Ferme des animaux, dont le boulot est de travailler et travailler encore. Orwell a écrit ce personnage comme un symbole du prolétariat. Il travaille pour le bien de tous, ne pose pas de questions, ne cause pas de trouble… jusqu’à ce que ça le tue." Brendan Fraser explique que son corps a lâché peu à peu, qu’il a dû arrêter le sport, a pris du poids et que sa vie personnelle en a pâti. Il a divorcé en 2007 de l’actrice Afton Smith, qu’il connaissait depuis près de 15 ans et avec qui il avait eu trois fils : Griffin (un enfant autiste dont il parle beaucoup au début du papier), né en 2002, Holden (2004) et Leland (2006). S’il explique qu’il peut aujourd’hui les voir très régulièrement, on lit entre les lignes que la séparation n’a pas été simple à vivre.
Durant sa décennie d'"absence", Voyage au centre de la terre et La Momie ont été rebootés. Sans lui. Fin 2016, Brendan Fraser a pu revenir sur le devant de la scène grâce à la série The Affair, mais il a donné peu d’interviews, tant son début de tournée promotionnelle a été compliqué. Une vidéo a fait le tour du web le montrant triste et peu bavard, chuchottant presque ses réponses, la tête baissée, regardant à peine son interlocuteur. Il détaille aujourd’hui qu’il venait de perdre sa mère d’un cancer. "Je venais de l’enterrer, je crois que j’étais en deuil sans pouvoir mettre de mots dessus. Je me retrouvais en interview (pour la première fois depuis longtemps) et je ne comprenais même pas pour quel format c’était. Je me suis senti tellement vieux. Je me disais : ‘Merde, c’est comme ça que ça marche, maintenant ?’"
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Cette série a finalement eu un impact positif sur sa carrière, puisque c’est grâce à elle que Danny Boyle a pensé à lui pour Trust. "Je le trouvais parfaitement juste, a expliqué le réalisateur sur le plateau. Et là, on vit l’un de ces instants délicieux où vous pouvez observer quelqu’un qui vous était si familier, mais qui a été changé par le temps et l’expérience. Vous assistez à ce changement et c’est à la fois triste et magnifique. Parce qu’on a tous vécu durant ce même laps de temps."
Trust, également portée par Donald Sutherland et Hilary Swank, doit arriver sur la chaîne FX fin mars. Bande-annonce :
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