Joseph L. Mankiewicz est un cinéaste américain né le 11 février 1909 et décédé le 5 février 1993 à l'âge de 83 ans. Il est le frère d'Herman J. Mankiewicz.Frère cadet d'Herman Mankiewicz, il est d'abord journaliste et correspondant à Berlin du Chicago Tribune, puis rédacteur de sous-titres anglais pour les films muets de la UFA (1928). Son frère l'introduit à la Paramount comme scénariste et/ou dialoguiste : seul ou en collaboration, il y signera quelque quinze films, dont Million Dollars Legs (E. Cline, 1932), Si j'avais un million (Cruze,McLeod, Taurog et Lubitsch, id.), Alice au pays des merveilles (McLeod, 1933) et Notre pain quotidien (K. Vidor, 1934). Il s'oriente vers la production, d'abord à la Paramount, puis à la Fox (1936), et débute dans la mise en scène comme remplaçant, à la dernière minute, de Lubitsch, malade, sur le plateau du Château du dragon (1946) (qu'il avait écrit). Il sera scénariste et (co)producteur de tous ses films.Un intellectuel sophistiquéMankiewicz occupe une place tout à fait à part dans le cinéma hollywoodien, et peut-être dans le cinéma mondial : celle de l'intellectuel sophistiqué, donc marginal, mais comblé d'honneurs ; deux Oscars pour Chaînes conjugales (1949), de nouveau deux Oscars pour Ève, dès l'année suivante. Il n'a rien d'un « rêveur ». En 1952, il fonde sa propre maison de production, et, quand en 1963 il vend la Figaro Inc. à la Fox, celle-ci paie en fait le prix fort pour des droits d'exploitation substantiels, ceux de La Comtesse aux pieds nus, succès mondial. Aussi bien la Fox appelle-t-elle en l'occurrence au secours un cinéaste de grand renom pour « sauver » Cléopâtre, que Mankiewicz voudra plus tard rayer de sa filmographie comme n'étant pas l'oeuvre qu'il avait voulue. Car il se proclame « auteur de films » et l'est effectivement devenu.Un réalisateur qui se chercheBien qu'il ait réalisé une mise en scène théâtrale (La Bohème au Metropolitan Opera, 1952), Mankiewicz est apparu d'abord comme un metteur en scène littéraire, mais non pour des raisons de dramaturgie. Ses premières réalisations sont assez statiques, souvent adaptées de matériaux démodés (The Late George Appley, 1947) ; mais, s'efforçant à utiliser avec bonheur des procédés en vogue, quelques effets subjectifs dans Quelque part dans la nuit (1946), la voix off de Chaînes conjugales, le cinéaste consacre l'essentiel de son travail à la direction d'interprètes et s'en remet à un « classicisme » un peu lourd les mauvais jours, fluide les meilleurs, quant à la réalisation, il ne s'agit pas encore de films brillants.Un cinéaste cérébralAu début des années 50, Mankiewicz découvre en quelque sorte son rapport personnel au cinéma : une thématique (le goût des « portraits de femmes », le jeu de la vérité et du mensonge, la tendance aux paradoxes satiriques) et une pratique : le dialogue devient le moteur de l'action, il n'accompagne plus les personnages, il commande physiquement leur mise en place et leur déplacement. Par là, ce cinéaste essentiellement cérébral, plus proche d'un Européen du XVIII siècle (libéral, mais non poète) que de tout autre type humain, inverse le rapport traditionnel entre l'espace et le discours du cinéma hollywoodien (celui des films d'action). Dans cette pratique, Mankiewicz introduit des variantes qui, à la longue, favorisent un plus grand soin visuel : témoins, les glaces multiples où se mire une future vedette à la fin d'Ève (1950), son premier grand film de cinéaste."Qui voudrait vivre à Hollywood ?"Dans La Comtesse aux pieds nus (1954), film fait contre un autre film (en l'occurrence Citizen Kane), Mankiewicz fait pièce au pirandellisme en racontant un même épisode vu par deux personnages, mais vu presque sous le même angle de prise. Enfin, une liberté croissante lui est venue en vieillissant, comme à beaucoup de cinéastes de sa génération. Auteur de Jules César, l'un des meilleurs films shakespeariens (Welles mis à part) jamais réalisés (il y imposa contre toute attente Marlon Brando), il a en 1970 signé l'archétype du western ironique (Le Reptile), entièrement transformé en une réflexion sur les apparences et leur contraire, bref sur le cinéma. Il avait fait dire trois ans auparavant au héros du Guêpier : "Qui voudrait vivre à Hollywood ?". En 1972, il signe Le Limier, son dernier film, avant de tirer sa révérence, dix ans plus tard, à l'âge de 83 ans.
Nom de naissance | Joseph Mankiewicz |
---|---|
Naissance |
Wilkes-Barre, Pennsylvania, USA |
Décès | |
Nationalité | Américain |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur, Scénariste, Réalisateur/Metteur en Scène |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2015 | Les cles du royaume | Scénariste | - | |
2015 | L'Ennemi Public N°1 | Scénariste | - | |
2015 | Alice Au Pays Des Merveilles | Scénariste | - | |
2015 | Si j'avais un million | Scénariste | - | |
1972 | Le Limier (version restaurée) | Réalisateur | - |