En 2015, nous avions rencontré le réalisateur italien pour parler de Mia Madre, diffusé ce soir sur Arte.
Dans Mia Madre, Margherita Buy joue une cinéaste italienne (en train de tourner un drame social), bouleversée par la fin de vie de sa mère hospitalisée. Toute correspondance avec le vrai Nanni Moretti n'est pas à exclure, puisqu'il a lui-même perdu sa mère dans des circonstances similaires.
Comme d'habitude chez vous, la fiction rejoint la réalité. Ce film vous a-t-il aidé à faire votre deuil ?
Pour les réalisateurs et les acteurs, le cinéma ne remplit, à mon sens, aucun rôle thérapeutique. Peut-être pour quelques spectateurs... J'ai probablement réussi dans mes films à raconter quelque chose de moi-même mais ça n'a pas favorisé chez moi de nouvelles prises de conscience par rapport à ce que je suis vraiment.
Il suffit qu'il y ait trois films italiens en compétition qu'aussitôt on parle de renaissance, de renouveau du cinéma transalpin. Qu'en pensez-vous ?
Ce n'est pas systémique, ça relève davantage de l'exploit individuel de producteurs et de réalisateurs ! S'il y a une renaissance, elle n'est ni industrielle ni esthétique. Le rôle du cinéma dans la vie des Italiens étant devenu marginal, il est très difficile de monter des films.
On a l'impression que le plus Italien des personnages, c'est John Turturro, incroyable en star américaine fantasque et volubile.
Je n'aurais pas pu appeler un acteur qui n'ait aucun lien avec la culture de mon pays. Je ne voulais pas d'un corps étranger qui se greffe artificiellement au film.
Voyez-vous sa présence dans le film comme un clin d'oeil involontaire aux frères Coen ?
Je n'accepte pas de questions sur le jury (rires).
Propos recueillis par Christophe Narbonne
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