Première
par François Rieux
Un huitième épisode qui verse dans la caricature et le sous Expendables.
16 ans maintenant que la franchise Fast & Furious trace la route pied au plancher. En huit films, la saga est passée de film de bagnoles à film de casses pour finalement se démarquer aujourd'hui comme la Rolls Royce du blockbuster d'action. Avec ce huitième épisode, la franchise lorgne désormais vers le technothriller avec une histoire de hacking, d'espionnage, de trahison et de sous-marin russe que n'aurait pas renié Tom Clancy. Car, dans cette nouvelle aventure, Dom Toretto doit tourner le dos à sa famille pour aider une dangereuse cyberterroriste qui l'a piégé par un odieux chantage. Celle-ci, incarnée par Charlize Theron en mode evil bitch, veut détruire les États-Unis à l'aide d'une arme nucléaire. Mais c'était sans compter sur Deckhard, alias Jason Statham le roi de la tatane et ancien méchant du précédent opus, qui vient ici faire équipe avec la Toretto family.
Sortie de route
Avec son final, où l'on voyait la voiture du personnage de Brian (incarné par feu Paul Walker) quitter le groupe et tracer sa route de son côté, Fast & Furious 7 était la conclusion parfaite à la saga qui, plus de quinze ans après son commencement, avait fait le tour la question. Ce nouvel épisode qui déboule à 300 à l'heure démontre du coup les limites de la franchise. Sans apporter ni fraîcheur ni réelle prise de risque, Fast & Furious 8 se révèle ultra-caricatural, versant dans du sous Expendables. Il n'y a plus trop grand chose à voir avec les voitures ni même les braquages, les courses-poursuites étant désormais le cache-misère d'un scénario creux, poussif et totalement incompréhensible. Le trop plein de personnages, chacun à la recherche de la punchline parfaite, noie également le peu de dynamisme du film. Celui-ci, dans son final interminable, étouffe sous le trop-plein l'action exagérément intense (l'équipe s'attaque à un sous-marin nucléaire, rien que ça !) et épileptique. Reste le tandem antagoniste intéressant composé par Dwayne Johnson et Jason Statham, les frères ennemis qui doivent ici s'allier. Les deux partagent notamment une scène de baston impressionnante dans une prison de haute sécurité. Probablement l'une des meilleures de la saga. Ce huitième opus est donc strictement destiné aux fans hardcore de la série, les autres risqueraient de rester sur le bord de la route.