Un dimanche à la campagne, par Sabine Azéma

L’actrice avait commenté pour Première le très beau film de Bertrand Tavernier, diffusé ce soir sur Arte.

En avril 2019, nous avions rencontré Sabine Azéma pour passer en revue les grands films de sa carrière. Un dimanche à la campagne en faisait évidemment partie. Son rôle de fille espiègle d’un vieux peintre au crépuscule de sa vie lui vaudra son premier César en 1985.

« Tavernier m’a proposé le rôle tout en s’interrogeant sur ma capacité à dépasser le côté introverti qui me caractérisait à l’époque. Je le sentais tellement pour moi, ce personnage, que j’ai refusé de faire des essais avec Louis Ducreux ! (Rires.) Bertrand a continué de tourner autour du pot, à me citer Danielle Darrieux comme exemple... Un jour, prise d’un coup de sang, je l’ai appelé en lui disant que je ne serais jamais Danielle Darrieux et que je ne ferai pas le film puisque ce n’était pas évident pour lui. Le soir même, je signais mon contrat ! Louis Ducreux n’était pas vraiment un acteur de cinéma. Il a déposé sa vie dans le film, comme ses propres tableaux par exemple. Ça crée des liens invisibles entre les acteurs. La phrase que son personnage lance à mon départ, “Reste jeune !”, est ancrée dans mon cœur pour tout ce qu’elle charrie de l’expérience de ce tournage pas comme les autres où j’ai aussi eu le bonheur de rencontrer Robert Doisneau – invité par Bertrand – avec qui j’ai entamé une longue amitié. »