Claude Régy est un metteur en scène de théâtre français. Il est né en 1923 à Nîmes.Il voit le jour dans une famille protestante et bourgeoise. Il reniera le puritanisme tout en gardant un attachement à la spiritualité de la Bible.S’étant d’abord orienté vers des études de droit et de sciences politiques, Claude Régy décide d’abandonner l’université afin de monter à Paris se former à l’art dramatique. Il suit les cours de Charles Dullin, Tania Balachova et Michel Vitold.Il devient l’assistant de ce dernier, de Michel Fagadau et d’André Barsacq au Théâtre de l’Atelier, avant d’entamer ses propres mises en scène.Très intéressé par la littérature contemporaine, il se lance dans l’adaptation des œuvres de grands auteurs modernes. Il monte Les Viaducs de la Seine-et-Oise en 1960, Eden Cinéma et Le Navire-night en 1978, trois écrits de Marguerite Duras, mais également Isma (1972), C’est beau (1975) et Elle est là (1979) de Nathalie Sarraute. On sent chez Claude Régy un réel intérêt pour le dialogue et l’échange avec les auteurs de son temps, engouement qui ne se limite d’ailleurs pas seulement à la nouvelle génération d’auteurs français. Il adapte en effet également des écrivains anglo-saxons, comme Harold Pinter, avec des pièces comme L’Amant, La Collection en 1965, Le Retour en 1967, mais aussi James Saunders (La Prochaine fois, je vous le chanterai, en 1966), John Osborne (Témoignage irrecevable, 1966), Tom Stoppard et le Norvégien Jon Fosse, qu’il contribue par la même occasion à faire connaître au public de l’Hexagone.Ses spectacles, joués au Théâtre Antoine à Paris avec des comédiens prestigieux (Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Michel Bouquet, Jean-Pierre Marielle ou Pierre Brasseur), connaissant un grand succès.Claude Régy se tourne, dans les années soixante-dix, vers des auteurs allemands tels que Peter Handke, avec La Chevauchée sur le Lac de Constance en 1973, Les Gens déraisonnables sont en voie de Disparition en 1978, ou Botho Strauss avec La Trilogie du Revoir (1980) et Grand et Petit en 1982.Parmi ses autres adaptations théâtrales, les plus remarquables sont Se Trouver de Luigi Pirandello en 1966, L’Amante Anglaise de Marguerite Duras (jouée en 1969, 1982 et 1989), Ivanov de Tchekov (1984), Intérieur de Maurice Maeterlinck en 1985, ou encore Huis-Clos de Jean-Paul Sartre (1990). Toujours fidèle à sa réputation de découvreur de nouveaux auteurs, Claude Régy met en scène Chutes en 1992 et La Terrible Voix de Satan en 1994, de l’auteur britannique Gregory Motton. Son goût pour la spiritualité chrétienne se retrouve dans Ecclésiaste en 1995 et dans Comme un chant de David, d’après les Psaumes en 2005.Sa conception du théâtre tranche avec tout ce qui se faisait avant lui. Il accorde plus d’importance au jeu qu’à l’intrigue, se place contre l’incarnation des personnages, et penche davantage vers l’appropriation du texte par le comédien. De plus, la présence ou l’absence de lumière prend le dessus sur le décor, les mots s’écoutent, les gestes s’observent, et tout cela se dilue dans des séquences volontairement longues et étirées.Du reste, Claude Régy s’est essayé à l’interprétation, notamment dans deux pièces de Jean-Paul Sartre : La Putain respectueuse de Julien Bertheau et Morts sans sépulture de Michel Vitold en 1946.Il est récompensé du Grand Prix National du Théâtre en 1991 ainsi que du Grand Prix des Arts de la Scène de la Ville de Paris en 1994.