Poète migrateur, précurseur de la world-music dont il colore ses chansons, Bernard Lavilliers fait office d'artiste novateur dans le paysage français. Rien, pourtant, ne prédisposait ce Stéphanois, qui se rêvait boxeur ou comédien, à une telle carrière.Né en 1946 dans une famille modeste -une mère institutrice et un père ouvrier- Bernard Ouillon, de son vrai nom, subit une enfance difficile, marquée par une congestion pulmonaire à l'âge de sept ans. Une adolescence dans les cités HLM, un séjour en maison de correction, ce n'est que vers seize ans que le rebelle s'assagit pour adopter le métier de tourneur sur métaux. La grisaille de l'usine étouffe cet esprit libre ; à 19 ans, il plaque tout. Direction le Brésil, l'Amazonie, les Caraïbes, l'Amérique Centrale, périple inaugural d'une carrière de baroudeur.Retour en France et à la réalité : considéré comme insoumis, l'armée française l'envoie en bataillon disciplinaire en Allemagne. Paris au début des années 1970. Dans ses bagages, Bernard Lavilliers a ramené des rythmes de samba, des notes de bossa, les chants et la douleur des favelas. Il se produit au Discophage, cabaret brésilien de la capitale, et signe un contrat chez Francis Dreyfus. Deux albums, et , qui inclut "San Salvador", l'un de ses premiers succès, forgent un style, à mi-chemin entre Léo Ferré, pour l'engagement et les paroles, et l'Amérique latine pour la musique. et 15ème Round, signés chez Barclay marquent un virage rock, plus virulent et engagé. La consécration s'ensuit : des tubes ("Juke Box"), et des concerts à la hauteur de sa renommée (Théâtre de La Ville, Olympia).En quête d'aventure et de matière première pour sa musique, il repart en 1979 : la Jamaïque, puis New York, où il rencontre le percussionniste porto-ricain Ray Baretto. Puis Rio de Janeiro d'où il ramène (1980), album tissé de ses plus grands succès : "La Salsa" et "Stand the Ghetto". Dès 1984, il fait ses débuts en tant que directeur artistique du Casino de Paris. "On the road again" (le titre de l'une de ses chansons, puis de son livre) : le démon du voyage titille décidément le chanteur.Début des années 1980, sa guitare foule le sol africain (Sénégal, Congo), l'Amérique latine, puis l'Asie. Nouveaux Champ du Possible, nouvelles inspirations, nouveaux albums : Indémodable, le chanteur, père de quatre enfants, poursuit son épopée dans les années 1990. A saluer notamment l'album (1997), inauguré par un titre de Ferré, et honoré par la présence de musiciens tels le pianiste jamaïcain Monty Alexander et Ray Baretto.Boucles d'oreille et muscles saillants, à plus de cinquante ans, Bernard Lavilliers demeure fidèle à lui-même, engagé, défenseur des minorités et amoureux des musiques exotiques. En témoignent les albums (2001) et (2004) enregistré en partie en Jamaïque, avec Mino Cinelu aux percus et des invités prestigieux tels Césaria Evora et Tiken Jah Fakoli. Il reste dans un univers reggae avec (2008) avant de sortir son vingtième album en 2010 : .Des années 1970 à aujourd'hui, de son enfance dans un bassin ouvrier à son statut de vedette, Bernard Lavilliers a su rester intègre, le coeur et les oreilles ouvertes au monde.
Nom de naissance | Bernard Lavilliers |
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Naissance |
(78 ans) Firminy nr. Saint-Etienne, Loire, Rhône-Alpes, France |
Genre | Homme |
Profession(s) | Chanteur, Musique, Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2021 | Terra libre | Acteur | Self | |
2021 | Terra libre | Acteur | Self | |
1984 | Rue Barbare | Compositeur | - | |
1981 | Neige | Compositeur | - |