Une météorite va s'écraser sur l'Europe, tuant des millions de gens au passage. Un drama apocalyptique, diffusé pour la première fois en France hier durant le festival.
Le coup de l'astéroïde / météorite qui va s'écraser sur la Terre, éradiquant toute forme de vie humaine au passage, on nous l'a déjà fait. Pas mal de fois d'ailleurs. Au cinéma, évidemment (vous vous souvenez d'Armageddon ?), mais à la télé aussi, avec Salvation, diffusé l'an dernier sur M6. 8 Days, proposée cette année à Séries Mania dans le cadre du Panorama International, reprend le concept à son compte. Rien ne très novateur sous le soleil allemand, avec cette série produite outre-Rhin, qui recycle globalement les poncifs du genre. Mais quelques bonnes idées quand même.
Alors que la fameuse météorite en question s'apprête à s'abattre sur notre chère planète bleue, une ultime mission de destruction échoue. Le missile envoyé dans le caillou fait pshiiit et c'est tout à coup la panique ! Il ne reste plus que 8 jours avant le crash, qui se passera à La Rochelle en France et qui rayera de la carte une bonne partie de l'Europe occidentale et du Nord de l'Afrique. L'Amérique, la Russie et la Chine sont pris d'assaut par des réfugiés désespérés et ferment leurs frontières. Des centaines de milliers de familles ne savent plus quoi faire. Entre résignation et veines tentatives de survie, chacun aborde ces derniers jours sur Terre à sa manière...
Et vous, vous feriez quoi dans cette situation ? C'est la question qui résonne forcément en chacun de nous, devant 8 Days. Aurais-je tout tenté jusqu'à la dernière minute, pour me sauver, moi et mes proches ? Aurais-je essayé de profiter à fond de chaque instant, en sachant qu'ils seront mes derniers ? Aurais-je été cherché du réconfort dans le religieux ? Chaque spectateur passe une bonne partie de son temps à s'imaginer à la place des protagonistes du drama créé par Peter Kocyla et Rafael Parente. On arrive parfaitement à s'identifier à ces parents perdus, à leurs enfants inconsolables, à ces familles déchirées et leurs dilemmes personnels insolubles. Et c'est là la grande réussite de 8 Days, qui réussit parfaitement à mettre l'humain en avant.
Parce que cette série apocalyptique est traitée sous un prisme bien plus dramatique que spectaculaire. Il y a quelque chose de Melancholia dans 8 Days. Une forme d'abandon, d'abdication, face au sort déjà joué d'avance. Et en même temps, il y a aussi une forme de résilience, qui n'est pas sans rappeler Deep Impact, à travers des personnages qui cherchent, envers et contre tout, un moyen de s'en sortir.
8 Days aborde donc la fin du monde (ou du moins de l'Europe), sous un jour compatissant, assez émouvant. Même si la multiplication des intrigues (vues et revues) a tendance à diluer la résonance tragique de l'ensemble. Au bout du compte, dans un genre déjà largement éculé, 8 Days évite la catastrophe, et c'est déjà pas mal.
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