De Grandes espérances BBC
BBC

Le créateur de Peaky Blinders transpose Dickens dans une très belle œuvre victorienne aux détails somptueux, mais à la narration terriblement ampoulée.

Il aime décidément les séries d'époque. Quatre ans après avoir adapté Un Chant de Noël en série, Steven Knight - le papa encensé des Peaky Blinders - se lance dans une nouvelle adaptation de Charles Dickens pour la BBC. Une nouvelle mini-série de prestige, qui décline De Grandes Espérances, ce grand classique de la littérature britannique, en un ouvrage télévisuel besogneux, au décorum soigné à l'extrême et à la photographie tellement léchée qu'elle en devient quasi-onirique. Baignée dans une lumière victorienne somptueuse, Olivia Colman resplendit dans la peau de la peau de vache, l'horrible Miss Havisham, malheureuse en amour et qui a décidé de tourmenter l'innocent Pip pour se venger de la vie.

Olivia Colman et Fionn Whitehead, De Grandes Espérances
BBC ONE

L'actrice oscarisée, terrifiante dans sa robe de mariée nécrosée, ne laisse pas beaucoup de place aux autres personnages, qui peinent sérieusement à exister. Il faut dire que Steven Knight a pris sur lui d'adapter (très) librement Dickens. Ses Grandes Espérances, bien que très fidèles à l'histoire, prennent des chemins de traverse pour étendre le récit en six heures. Son entreprise ne tient tout simplement pas la distance et très vite, on commence à trouver le temps long. Très long. La troublante romance impossible entre Pip et Estella, pourtant l'une des plus belles de la littérature anglaise, en devient passablement assommante. La télécommande nous tombe des mains comme un roman de Balzac à l'époque du collège. Quitte à s'aventurer dans une relecture de Dickens, autant revoir la version modernisée d'Alfonso Cuarón (sortie en 1998), plus condensée, plus romanesque aussi.

De Grandes Espérances, en six épisodes, à voir sur Disney Plus depuis le 26 juin.


A lire aussi sur Première