Sean Penn en promo pour This must be the place revient sur son expérience de Tree of Life. Et se dit déçuDans une interview accordée au Figaro pour la promotion de This Must Be The Place, le thriller existentiel de Paolo Sorrentino, Sean Penn se confie. Tout y passe : ses relations avec Hollywood, sa stature de bad boy, ses engagements et... le cinéma. Il égrène ainsi les noms de ses cinéastes favoris (Alejandro Inarritu, Nick Cassavetes, Clint Eastwood, Terrence Malick), avant de revenir sur Tree of Life, palme d'Or à Cannes. Depuis le festival, des rumeurs prétendaient que Sean Penn avait été déçu par le film de Terrence Malick. Ce qu'il confirme au Figaro :"Je n'ai pas du tout retrouvé à l'écran l'émotion du script, qui est le plus magnifique que j'aie jamais lu, déplore-t-il. Une narration plus conventionnelle et plus claire aurait bénéficié au film sans nuire, à mon avis, à sa beauté et son impact. Franchement, je cherche encore à comprendre ce que je suis venu faire là-dedans et ce que j'ai bien pu apporter dans ce contexte! D'ailleurs, Terry lui-même n'est jamais parvenu à me l'expliquer clairement. Mais c'est un film que je recommande, à condition d'y aller seul sans idée préconçue. A chacun d'y trouver une connexion personnelle, émotionnelle ou spirituelle. Ceux qui y parviennent en ressortent en général très touchés."On peut comprendre sa déception, mais un peu moins ses arguments : d'abord, un film ce n'est pas un scénario mais la manière dont un cinéaste transcende une histoire. Malick n'a pas filmé Tree of Life pour le plaisir ou le bénéfice d'un acteur. Le star système lui est égal. Et on se contentera de remarquer que Sen Penn est génial dans le film, impeccable d'émotion et d'intensité.  Surtout, on ne peut pas s'empêcher de penser que derrière cette confidence se cache un problème d'ego. Pour Malick, les acteurs ne sont pas des stars, juste des couleurs sur sa palette; couleurs dont il peut disposer comme bon lui semble : en rajouter certaines, en atténuer d'autres et même en éliminer. Pour La Ligne rouge, la plupart des stars avaient enduré un tournage particulièrement long et exigeant pour voir leur rôle souvent réduit à une ou deux scènes (John Travolta, George Clooney, Woody Harrelson) voire carrément supprimé (Bill Pullman, Martin Sheen). Penn amène de belles nuances dans Tree of Life, il est l'élément minéral et le moteur d'une épopée brutale, cosmique et intime. Mais sa présence semble avoir été réduite au montage. Contrairement à This Must Be The Place, où il excelle en chanteur déprimé, Penn ne mange pas le film de Malick. Il ne le dévore pas : il le sert. Malgré lui. Si certains films sont des oeuvres sur les acteurs (clairement le Sorrentino), d'autres, c'est le cas du Malick, sont des films où le comédien sert une cause différente. Et sans doute plus importante.