DR
Abaca
Abaca
Abaca
Abaca

OSCARS 2012 - Ils ont gagné des dizaines d’Oscars et personne ne les connaît...

Graham King

Moins connu que ses confrères américains, Graham King a su nouer des relations privilégiées avec quelques stars. Il compte dans son écurie des noms aussi prestigieux que <strong>Martin Scorsese</strong> (il a fait 4 films avec lui) , <strong>Johnny Depp</strong> (avec qui il possède une maison de production) ou <strong>Angelina Jolie</strong> ? dont il produit le premier film, Au pays du sang et du miel.Mais King ne pantoufle pas en capitalisant sur des succès programmés. A son actif, il a les promos internationales de succès comme <em>There will be blood</em>, qu?il orchestra pour Scott Rudin. «&nbsp;Suicide King&nbsp;» son surnom aux nombreux paris qu?il a fait sur des films complexes et coûteux, comme Traffic. Dernière mise en date&nbsp;: le difficile Hugo Cabret qui aura coûté plus de 150 millions de dollars et n?est pas prêt d?être rentable. Depuis King dit à qui veut l?entendre qu?il se demande désormais ce que veut le public et pas ce que lui aimerait voir.&nbsp;<strong>&nbsp;</strong><strong>Son Oscar du meilleur coup&nbsp;:</strong><em>Traffic</em> de <strong>Steven Soderbegh</strong> pour lequel il obtint 4 Oscars. Et l?Oscar pour Les Infiltrés alors que Scorsese courait de mal chance après Aviator et Gangs of New-York pour lesquels Weinstein avait sorti l?artillerie lourde.<strong>&nbsp;</strong><strong>Son objectif 2012&nbsp;: </strong><em>Hugo Cabret </em>de <strong>Martin Scorsese</strong> (nommé 11 fois&nbsp;!) et le film d?animation Rango.

Ils ont gagné des dizaines d’Oscars et personne ne les connaît...

<strong>Ils s?appellent Harvey Weinstein, Scott Rudin ou Graham King et chacun d?eux totalise plus d?Oscars que n?importe quelle star hollywoodienne. Leur nom ne vous dit rien&nbsp;? C?est normal. &nbsp;Le job de ces producteurs est de récolter les trophées pour leurs poulains, films, acteurs et réalisateurs.&nbsp; Cette année ils promeuvent des challengers aussi prestigieux que Jean Dujardin, George Clooney, Brad Pitt ou le Hugo Cabret de Martin Scorsese.&nbsp; </strong> Les Oscars c?est du cinéma (beaucoup). Mais c?est aussi de la politique (encore plus). Chaque année la campagne pour les trophées les plus prestigieux de l?industrie démarre à l?automne et atteint son paroxysme à la fin de l?année -l?académie a de plus en plus tendance à privilégier les films sortis quelques semaines seulement avant la cérémonie. Comme dans toute campagne politique, il y a des candidats&nbsp;: réalisateurs mais surtout acteurs flashés par les photographes, invités sur les plateaux télé à faire la claque, enchaînant les soirées people. Et puis il y a&nbsp; les hommes de l?ombre&nbsp;: ceux qui&nbsp; s?agitent en coulisse, orchestrent de vastes plans de communication et tentent de convaincre les medias de soutenir leurs poulains voire de torpiller leurs concurrents. Les gagnants les remercient rarement au micro quand ils ont le trophée en main.&nbsp; Quel président songerait à féliciter ses conseillers le soir de la victoire&nbsp;?&nbsp; Sauf qu?ici les conseillers sont producteurs, prennent parfois de considérables risques financiers et les statuettes dorées sont pour eux&nbsp; des leviers non négligeables pour décrocher la timbale au box-office. Petit tour d?horizon des producteurs les plus influents et retors (ce sont les mêmes) du circuit qui vont soutenir cette année <strong>Jean Dujardin</strong> et The Artist, <strong>Michelle Williams</strong> et My week with Marilyn ou encore le <em>Hugo Cabret </em>de <strong>Martin Scorsese</strong>. Par Daniel De Almeida <strong>Pour tout savoir sur les Oscars 2012, c'est ici !</strong>

Harvey Weinstein

Si vous ne devez retenir qu?un nom, choisissez celui-là. <strong>Harvey Weinstein</strong> est le boss&nbsp;: ce producteur a le tableau de chasse le plus envié du milieu.&nbsp; On lui doit d?avoir sorti le ciné indépendant de l?ornière cinéma de centre-ville. En produisant Sexe mensonges et vidéos, de<strong>&nbsp;Steven Soderbergh,</strong> Weinstein lance une promo digne d?un blockbuster et rafle l?Oscar du meilleur film. Le premier d?une longue liste. A 59 ans il a déjà obtenu une soixantaine de prix de la part de l'académie (sur plus de 200 nominations) et notamment 4 Oscars du meilleur film.)Pour défendre ses films, Harvey ne chôme pas. Depuis trois mois, une de ses équipes bosse à temps plein pour promouvoir <strong>Michelle Williams</strong> et My week with Marilyn. Vous avez dû aussi remarquer que le buzz autour de The Artist est savamment orchestré et qu?il tient l?air de rien depuis plus de trois mois. Ce qui suppose un redoutable talent de lobbyiste quand on a vu ce film?Côté méthode, Harvey ne fait pas toujours dans la dentelle et ne regarde pas à la dépense&nbsp;: il a reconnu avoir claqué 10 millions de dollars pour assurer la promo de Chicago. Le film décrocha 6 Oscars dont celui du meilleur film et fit un bond de 50 millions de dollars au box-office. L?année dernière, il réussit à faire couronner Le discours d?un Roi malgré la polémique autour de la supposée légèreté historique du film ? le Roi Edward campé par <strong>Guy Pearce</strong> était plutôt complaisant à l?égard du régime nazi et&nbsp; aurait même déclaré à l?époque <em>"Ce serait une tragédie pour le monde qu'Hitler soit renversé"</em>. Un peu vaine, la polémique est amusante quand on sait que le procès en approximation historique fut l?une des techniques utilisées par Weinstein pour dégommer Spielberg.<strong>Son oscar du meilleur coup&nbsp;:</strong>&nbsp;L?Oscar du meilleur film en 1997 pour Shakespeare in Love.&nbsp; Ou comment une bluette inoffensive signée par un quasi inconnu parvient à vaincre un mastodonte guerrier enfanté par Spielberg&nbsp;.&nbsp;Weinstein a fait fort&nbsp;:&nbsp; en pleine campagne pour les Oscars, des journalistes s?interrogent dans leurs articles sur les libertés que le film de Spielberg prend avec l?histoire.&nbsp; Début de contre-buzz&nbsp;: quand on comprend&nbsp; que «&nbsp;Dirty Harvey&nbsp;» a tiré les ficelles dans l?ombre il est trop tard pour sauver le soldat Ryan. <em>Shakespeare in love</em> obtient l?Oscar et encaisse 290 millions de dollars de recettes.<strong>Son objectif 2012&nbsp;:</strong>Le même que le nôtre&nbsp;: voir Dujardin et <em>The Artist</em> couronnés dans la catégorie films et meilleur acteur.&nbsp; Contrairement au <em>Discours d?un Roi</em> qui était sorti assez tardivement pour s?assurer l?ultime buzz avant la compétition, <em>The Artist</em> a fait dans la promo marathon. Il est temps que ça s?arrête.

Scott Rudin (ici entre les frères Coen)

Inconnu du grand public français - sa bio<em>&nbsp;Wikipedia </em>tient de la carte d'identité -&nbsp; Rudin est de la taille d?un Weinstein. Au total, il a obtenu 103 nominations dont une quinzaine de trophées. En gagnant récemment un grammy pour The Book of mormons, il est même entré dans le très prisé club des Egot (ceux qui ont au moins obtenu, 1 Emmy, 1 Grammy , 1 Oscar et un Tony).Rudin est surtout un immense producteur qui soutient des&nbsp; projets ambitieux&nbsp;: la corporation lui a d?ailleurs récemment filé un prix spécial lors des Producers Guild Awards pour sa capacité à découvrir de grands films (There will be blood, The queen, True Grit ou No country for old men). Gros lecteur, Rudin a dans son tiroir les droits de plusieurs romans de Jonathan Franzen ou <strong>Philip Roth</strong>.Bref, il est de la trempe d?un Weinstein avec qui il fut souvent de mèche avant de se fâcher à l?occasion de la sortie de&nbsp;The Hours.Rudin lui a même envoyé une cartouche de cigarettes au moment où ce tabagiste historique décidait d'arrêter de fumer ! Accessoirement, Rudin passe aussi pour être un des pires boss de l?industrie qui aurait usé 250 assistants (il a démenti et avance le chiffre de 119) et une dizaine de téléphones, balancés contre le mur en moins de 5 ans.Contrairement à Weinstein qui orchestre un buzz d?enfer autour de <em>The Artist</em>, Rudin joue la carte de la discrétion&nbsp;: il n?a montré son poulain de l?année, Extrêmement fort et incroyablement près, que très tardivement, faisant monter la sauce en ne réservant la primeur qu?à un très petit nombre de privilégiés. Le film, adapté d?un roman de <strong>Jonathan Safran Foer</strong>, a sur le papier pas mal d?atouts&nbsp;: il est réalisé par un chouchou de l?académie (<strong>Stephen Daldry</strong> nommé à chacune de ses réalisations : Billy Elliot, The Hours et The Reader) et compte <strong>Tom Hanks</strong> à son casting. Son thème lié au 11 septembre est plutôt fédérateur.Malheureusement les critiques du film ont été assez désastreuses. (blague hollywoodienne de l?année <em>"Vous avez vu extrêmement long et incroyablement chiant&nbsp;?"</em>). 2012 n?est donc pas une année simple pour Rudin<strong>&nbsp;</strong><strong>Son oscar du&nbsp; meilleur coup&nbsp;:</strong><em>&nbsp;No Country for the old men</em> sacré meilleur film en 2008. Apre et noir, le film ne fait pas de compromis avec l?exigence de divertissement minimum. Toujours à l?affut et lecteur vorace (il a aussi distribué Millenium), Rudin avait acquis les droits avant même la sortie bouquin de Mc Carthy en librairie.<strong>&nbsp;</strong><strong>Son objectif 2012 :</strong>&nbsp;Obtenir l'oscar du meilleur film pour <em>Extremement fort et incroyablement près</em>. Ou pour <strong>Brad Pitt</strong> dans&nbsp;Le stratège. On vous a dit que c?était une mauvaise année pour lui&nbsp;?

Ils s’appellent Harvey Weinstein, Scott Rudin ou Graham King et chacun d’eux totalise plus d’Oscars que n’importe quelle star hollywoodienne. Leur nom ne vous dit rien ? C’est normal.  Le job de ces producteurs est de récolter les trophées pour leurs poulains, films, acteurs et réalisateurs.  Cette année ils promeuvent des challengers aussi prestigieux que Jean Dujardin, George Clooney, Brad Pitt ou le Hugo Cabret de Martin ScorseseLes Oscars c’est du cinéma (beaucoup). Mais c’est aussi de la politique (encore plus). Chaque année la campagne pour les trophées les plus prestigieux de l’industrie démarre à l’automne et atteint son paroxysme à la fin de l’année -l’académie a de plus en plus tendance à privilégier les films sortis quelques semaines seulement avant la cérémonie. Comme dans toute campagne politique, il y a des candidats : réalisateurs mais surtout acteurs flashés par les photographes, invités sur les plateaux télé à faire la claque, enchaînant les soirées people.Et puis il y a  les hommes de l’ombre : ceux qui  s’agitent en coulisse, orchestrent de vastes plans de communication et tentent de convaincre les medias de soutenir leurs poulains voire de torpiller leurs concurrents. Les gagnants les remercient rarement au micro quand ils ont le trophée en main.  Quel président songerait à féliciter ses conseillers le soir de la victoire ?  Sauf qu’ici les conseillers sont producteurs, prennent parfois de considérables risques financiers et les statuettes dorées sont pour eux  des leviers non négligeables pour décrocher la timbale au box-office.Petit tour d’horizon des producteurs les plus influents et retors (ce sont les mêmes) du circuit qui vont soutenir cette année Jean Dujardin et The Artist, Michelle Williams et My week with Marilyn ou encore le Hugo Cabret de Martin Scorsese.Par Daniel De AlmeidaPour tout savoir sur les Oscars 2012, c'est ici !