Si je t'oublie, je t'aime: un film d'amour déchirant sur fond de pandémie [critique]

Olivia Cooke et Jack O’Connell forment l'irrésistible duo têtes d'affiche de ce mélo romanesque disponible en VOD

Première mais essentielle recommandation : passer outre ce titre français qui augure d’un mélo dégoulinant de bons sentiments. Le troisième long de Chad Hartigan, chouchou de Sundance, propose strictement l’inverse. D’abord presque malgré lui. Car entre le temps de l’écriture du scénario de Mattson Tomlin (co- auteur de celui du futur Batman de Matt Reeves) et aujourd’hui, s’est invitée dans notre quotidien une pandémie qui fait forcément écho à celle que Tomlin avait imaginé. En l’occurrence une épidémie ravageuse qui provoque des pertes de mémoire aussi progressives qu’irrémédiables. Cette concomitance crée forcément un rapport particulier, plus intriguant, plus empathique à son entame : une rencontre sur une plage entre le couple central du récit, Emma et Jude, vite suivie par une autre scène de rencontre entre les deux mêmes protagonistes dans une boîte de nuit.

On comprend dès lors que ce récit va former une boucle, que sa scène inaugurale le conclura en se prolongeant de quelques images. Et entre les deux, Hartigan développe une déchirante histoire d’amour où Emma voit Jude perdre petit à petit le fil de ses souvenirs. Comment s’attacher à ne pas effacer les mille et une raisons de cette passion qu’ils partagent ? Sans se montrer mielleux mais en assumant pleinement cet angle mélodramatique, Hartigan trace sa route, porté par l’alchimie saisissante qui unit ses deux formidables interprètes, Olivia Cooke et Jack O’Connell qui eux aussi éloignent le propos de toute sensiblerie. Du romanesque à l’état pur.

De Chad Hartigan. Avec Olivia Cooke, Jack O’Connell, Soko… Durée : 1h41. Disponible en VOD depuis le 10 mai 2021