"L’histoire s’est parfaitement et littéralement achevée, alors non, je me fiche de savoir si c’est bien ou pas. Pour moi, c’est terminé."
C’est une passion étonnante qu’a révélée Quentin Tarantino, alors qu’il était l’invité du podcast Club Random tenu par le présentateur américain Bill Maher. Discutant de la difficulté de réaliser une trilogie parfaite de A à Z avec une conclusion satisfaisante pour le public, le réalisateur de Kill Bill a donné quelques exemples de perfection. Il commence par la Trilogie du Dollars de Sergio Leone, mettant en scène Clint Eastwood en L’Homme sans nom dans Pour une poignée de dollars, Quelques dollars de plus et Le Bon, la brute et le truand, puis, cite une saga d’animation : Toy Story.
Selon lui, les trois premiers films se suffisent si bien à eux-mêmes, qu’il ne ressent pas le désir de voir le quatrième volet sorti il y a quelques années. La "trilogie" s’est conclue en 2010 avec Toy Story 3, dans lequel Andy, l’heureux propriétaire de ces jouets animés depuis 1995 – année du premier volet – a bien grandi, et décide de se débarrasser d’eux. Woody, Buzz et les autres atterrissent dans une garderie et n’ont aucune envie d’y rester. Prêts à tout pour retrouver le jeune garçon devenu un homme, ils finissent par accepter leur destin. Une nouvelle vie s’offre devant eux et celle-ci s’appelle Bonnie. Une conclusion émouvante pour tous ces jouets qui ont bercé l’enfance de nombreux spectateurs, et qui se voit récompensée par l’Oscar du meilleur film d’animation.
A cette époque, déjà, Tarantino considérait ce film comme le meilleur de l’année. Quatorze ans plus tard, rien n'a changé :
"Je suis un grand fan de la trilogie Toy Story. (…) Le troisième est tout simplement magnifique, et c’est un des meilleurs films que j’ai jamais vu, et si vous regardez les deux autres, c’est bouleversant. Mais le problème, c’est que trois ans plus tard, ou quelque chose comme ça, ils ont réalisé un quatrième volet, et je n’ai aucune envie de le voir. L’histoire s’est parfaitement et littéralement achevée, alors non, je me fiche de savoir si c’est bien ou pas. Pour moi, c’est terminé."
Non pas trois ans plus tard comme l’affirme le cinéaste, mais presque une décennie, les jouets repartent pour une nouvelle aventure dans Toy Story 4. Woody est progressivement délaissé par Bonnie qui, à l’école, s’est fabriquée un nouveau compagnon à partir d’un couvert en plastique : Fourchette. Ce dernier a bien du mal à se faire à son nouveau statut. Alors, profitant d’un week-end en camping-car, Woody espère convaincre Fourchette de devenir un jouet. Mais celui-ci disparaît… La recherche commence et permet de recroiser des personnages emblématiques.
Se concentrant sur Woody et sa quête intérieure, ce quatrième opus n’est pas parvenu à atteindre les enjeux des premiers, mais a tout de même convaincu le public et l’Académie en rapportant l’Oscar du meilleur film d’animation et plus d’un milliard de dollars au box-office international. Des arguments pesant peu dans la balance tarantinesque.
Tandis qu’un cinquième Toy Story est en préparation et traitera du numérique face aux jouets traditionnels, cela ne fait nul doute que celui-ci ne sera pas dans la watch list du réalisateur.
Toy Story 5 a une date de sortie
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