L’actrice n’avait que 17 ans lors du tournage de ce premier volet.
Le 13 août 2003, Pirates des Caraïbes : la malédiction du Black Pearl sortait en salles. Inspiré par l’attraction Disneyland ouverte au public en 1967 à Los Angeles, le film de Gore Verbinski générait alors plus de 654 millions de dollars au box-office mondial. Avec un tel succès, Disney propulsait du jour au lendemain une jeune actrice sur le devant de la scène internationale : Keira Knightley.
Par “jeune”, on entend mineure, puisqu’elle n’avait que 17 ans lorsqu’elle interprétait pour la première fois Elizabeth Swann. “J’ai vécu une sacrée entrée dans la vie d’adulte, assez extrême en expérimentant la célébrité à un très jeune âge”, a notamment affirmé l'actrice dans une interview accordée à Variety.
Le tournage de Pirates des Caraïbes, qui a duré six mois au total entre Los Angeles et les Caraïbes, n’était pas de tout repos. À la sortie du film, la comédienne partageait quelques anecdotes, notamment sur le moment où elle a dû sauter de plusieurs mètres de haut pour la scène du supplice de la planche, ordonné par le capitaine Barbossa (Geoffrey Rush) dans le film. Les équipes ont mis deux jours à tourner la séquence entière. Lorsqu’on a demandé à Keira Knightley si elle souhaitait une doublure pour le saut, elle a répondu : “ça fait deux jours que je me tiens sur ce truc, vous pensez vraiment que je ne vais pas sauter ?”.
N’étant pas majeure, elle était en permanence accompagnée de sa mère, Sharman McDonald, sur le plateau. D’ailleurs, toutes deux se sont retrouvées bloquées sur un bateau de sauvetage après une session de tournage en pleine nuit. La petite embarcation où elles se trouvaient pour quitter le Black Pearl a heurté un rocher, elles ont alors dû attendre plusieurs heures avant qu’on ne vienne les chercher, rapporte The Things à partir des bonus DVD.
“L’objet de toutes les convoitises”
Si, à la sortie du film en 2003, Keira Knightley décrivait Pirates des Caraïbes comme une “belle et incroyable expérience” à la BBC, aujourd’hui, son discours est bien plus nuancé. Quand Variety, en mars dernier, l’a interrogée sur ses débuts dans la franchise, l'actrice a surtout évoqué la sexualisation de son personnage, qui s’est répercutée sur elle.
“[Elizabeth] était l’objet de toutes les convoitises. Non pas qu’elle n’avait pas de lutte en elle. Mais c’était particulier, en tant que garçon manqué, d’être perçue comme totalement l’inverse de ce que j’étais”, a notamment expliqué l’actrice.
Disputée par Will Turner (Orlando Bloom) et James Norrington (Jack Davenport), tripotée par les pirates du Black Pearl, et draguée par un Jack Sparrow (Johnny Depp) ivre mort sur une île déserte… Il est vrai que dans ce premier opus, Elizabeth Swann n’évolue qu’autour d’hommes, et des désirs de chacun d’entre eux. Elle connaît aussi une évolution fulgurante et gagne peu à peu en autorité et en force : “Elle commence comme une demoiselle en détresse et ensuite elle botte des culs, alors comment ne pas l’aimer ?”, se demandait Keira Knightley elle-même en 2003. Mais notons que son personnage, toujours impeccable et ultraféminin, est le seul à changer régulièrement de vêtements et de coiffure juste pour le plaisir des yeux. À la sortie du film, la jeune Keira Knightley s’est retrouvée avec une image de belle femme convoitée par les hommes collée à la peau, à un âge où l’on se cherche encore.
“Je me suis sentie contrainte, bloquée. Je ne savais pas comment articuler tout ça. Je me sentais enfermée dans quelque chose que je ne comprenais pas. Avec mes rôles suivants, je voulais me libérer de ça. (...) C’est une drôle de place, que les femmes sont censées tenir, publiquement, je n’ai jamais été à l’aise avec ça”, s’est souvenue l’actrice.
Quelques mois plus tard, Love Actually cartonnait au box-office mondial (244 millions de dollars de recettes). À 18 ans, Keira Knightley confirmait alors son implantation dans le paysage cinématographique international. Tout en continuant la saga avec Le secret du coffre maudit (2006) et Jusqu’au bout du monde (2007), la comédienne a tenté de s’éloigner d’Elizabeth Swann avec des projets hollywoodiens de prestige tels que Orgueil et Préjugés (2005) et Reviens moi (2007), qui lui vaudra une nomination aux Oscars à tout juste 20 ans.
En 2009, l’actrice quittait officiellement l’univers Pirates des Caraïbes, estimant avoir fait le tour du sujet. Depuis, on connaît notamment l’actrice pour ses nombreuses héroïnes d’époque, dans Anna Karenine, Colette, The Duchess, Coeurs ennemis, Imitation Game ou encore Le roi Arthur. Des rôles parfois complexes, surtout quand il s’agit d’incarner des femmes qui ont réellement existé.
"Chacun a sa propre vision de ces femmes et il faudrait un miracle pour qu’elle corresponde à la mienne”, expliquait l’actrice à Première en 2006. “Il faut garder bien en tête qu’il ne s’agit en aucun cas de documentaires mais de fictions où des auteurs prennent des libertés avec la réalité. Si dans mon interprétation, je restais obnubilée par cette seule réalité, j’irais droit dans le mur. Quoi qu’il arrive, on sait que son interprétation ne pourra jamais contenter tout le monde. C’est la même chose quand je joue des héroïnes de la littérature comme Anna Karénine ou Elizabeth Bennet [Orgueil et préjugés]”, continuait-elle.
Keira Knightley est en quelque sorte devenue une experte des drames d’époque, en traversant tous les épisodes de l’Histoire. “Je voulais baser ma carrière en Europe, et c’est ce qu’on exporte principalement. Aussi, je trouve fascinant d’avoir la chance, avec mon travail, de tout apprendre sur une période particulière de l’Histoire. Ça me permet de grandir aussi”, a-t-elle conclu dans une interview avec Build.
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