L’actrice et le cinéaste décédé en 2010 ont tourné sept longs-métrages ensemble dont Rien ne va plus, diffusé aujourd’hui sur Arte. Revue des meilleurs effectifs
Violette Nozière (1978)
Isabelle Huppert, 25 ans à l’époque, le visage encore poupin apparaît pour la première fois chez Claude Chabrol. Elle est Violette Nozière, une jeune fille des années 30 qui voit dans la prostitution une manière de se révolter contre un milieu familial étouffant. Grâce à ce personnage trouble et mystérieux qui ne connait pas la pitié, Chabrol façonne le moule dans lequel l’actrice va progressivement se lover. Huppert reçoit le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes.
Une affaire de femmes (1988)
Dix ans après Violette Nozière, Chabrol s’inspire à nouveau d’un personnage tragique ayant réellement existé et permet à Isabelle Huppert d’explorer la force intérieure d’un personnage insondable à l’épreuve d’une société violente. Le cinéaste nous plonge dans la France de Vichy et suit la trajectoire d’une mère de famille dont le double crime est de tromper son mari et de pratiquer l’avortement. Implacable.
Rencontre entre Claude Chabrol et James GrayLa Cérémonie (1995)
Avec ce thriller social adapté d’un roman de Ruth Rendell, lui-même inspiré de l’affaire des sœurs Papin, Claude Chabrol retrouve alors l’entière puissance de son cinéma, celle de ses films noirs des seventies. Une domestique analphabète (Sandrine Bonnaire) croise le chemin d’une postière revancharde (Isabelle Huppert) qui va l’entraîner dans une spirale criminelle. Huppert se montre parfaitement diabolique et flippante. Elle obtient le premier César de sa carrière.
Rien ne va plus (1997)
Isabelle Huppert et Michel Serrault, deux parfaits truands! En surface, Chabrol filme l’itinéraire de deux arnaqueurs en camping-car qui détroussent des petits bourgeois à travers toute la France dans des congrès professionnels. A partir de cette intrigue criminelle d’apparence classique, le cinéaste s’intéresse à la façon dont un homme et une femme se mentent à eux-mêmes pour tenter de sauver les apparences d’une relation abimée. Pour Cécile Maistre-Chabrol, la fille du cinéaste, ce long-métrage est " essentiel pour comprendre le bonhomme, sa façon de voir les choses."
Merci pour le chocolat (2000)
Claude Chabrol imagine cette fois sa muse en monstre de perversité. Au sein d’une famille bourgeoise décomposée puis recomposée à la faveur de la mort accidentelle de la nouvelle femme du maître de maison, Isabelle Huppert tire les ficelles et manipule son monde. Guidé par la frustration et la jalousie autant que par une fièvre destructrice, son personnage fait monter la pression avec un quant-à-soi inébranlable.
Rien ne va plus de Claude Chabrol diffusé sur Arte ce mercredi à 20h55
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