Cannes 2021 : Bong Joon-Ho en photocall
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Cannes 2021 : Bong Joon-Ho en photocall
Cannes 2021 : Bong Joon-Ho en photocall

Le réalisateur de Parasite a discuté de son travail sur la Croisette, lors du premier "rendez-vous avec" de cette 74e édition.

Bong Joon-Ho a été invité au festival de Cannes par Thierry Frémaux, deux ans après y avoir reçu la Palme d'or pour Parasite. En plus de monter sur la scène de la cérémonie d'ouverture, mardi soir, en compagnie de Jodie Foster (l'invitée d'honneur de cette 74e édition), Pedro Almodovar (venu lui remettre ce prix) et Spike Lee (le président du jury) pour lancer officiellement les festivités, il a participé à une masterclass le lendemain pour revenir en détails sur sa carrière. Lors de ce premier "rendez-vous avec...", il a notamment confirmé qu'il était bien impliqué dans la série américaine dérivée de son dernier long métrage, et a évoqué son prochain projet, un film d'animation inspiré par un ouvrage français. Il a aussi cité ses cinéastes modèles, révélé qu'il était daltonien (expliquant au passage qu'il avait trouvé la fabrication de la version de Parasite en noir et blanc "très reposante !") et parlé de la capture du tueur en série qui lui a inspiré Memories of Murder.

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Les cinéastes qu'il admire
Bong Joon-Ho a d'abord expliqué que son amour du cinéma était né dans sa jeunesse. Pas au cinéma ("ma maman était un peu maniaque sur la propreté, je n'avais pas le droit d'y aller"), mais en découvrant Le Salaire de la Peur ou Psychose à seulement 9 ans, diffusés à la télévision coréenne. "J'ai fait plusieurs nuits de cauchemars à cause de la scène de la jambe !", se souvient-il à propos du film de Henri-George Clouzot, qu'il cite comme un véritable modèle aux côtés d'Alfred Hitchcock et Claude Chabrol, découvert plus tard, au lycée. "Quand j’ai dit à mes parents que je voulais faire du cinéma, ils m’ont toujours encouragé", ajoute-t-il, ému, en détaillant que son père est décédé récemment. Il évoque ensuite que le cinéma a souvent été pour lui "une thérapie" ("Quand je suis en plein doute, je revois des séquence de films pour les analyser, c'est mon antidépresseur"), et qu'il est très attaché aux DVD et Blu-rays : "J'aime les avoir sous la main."

A propos des cinéastes contemporains, il cite plusieurs artistes sud-coréens, notamment Park Chan-wook (Old Boy), Hong Sang-Soo (Un jour avec, un jour sans) et Kim Yong-hoon (Lucky Strike), puis donne le nom d'un réalisateur français, Alain Guiraudie : "J'ai beaucoup aimé L'Inconnu du lac et Rester vertical. J'aimerais le rencontrer."

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Son daltonisme, un "défaut" longtemps tenu secret
Bong Joon-Ho a bien sûr parlé de Parasite, qui a connu un gros succès partout dans le monde depuis sa Palme d'or à Cannes, en mai 2019. A propos de sa version en noir et blanc, sortie quelques mois après sa diffusion en couleurs, il s'amuse du fait que sa fabrication a été pour lui "très reposante. Cette version était surtout pour me faire plaisir à moi." Il révèle alors un secret au public : "Mes producteurs ne le savent pas, mais je suis un peu daltonien. J’ai appris par coeur les tests pour tromper tout le monde ! Quand j’étais petit, cela m'inquiétait beaucoup, c’est aussi pour ça que j’aime bien les films en noir et blanc... Enfin, depuis, j’ai consulté des spécialistes, et c’est bon, je suis normal !"

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Interrogé sur le succès "universel" de son film, Bong Joon-Ho suppose que le sujet de son film "montrer qu'il y a des problèmes partout, dans les familles riches et les familles pauvres" a parlé à tout le monde. "Ce sujet continue à avoir beaucoup de résonance en France, par exemple. Beaucoup d'entre nous aimeraient être riches, mais je pense qu'on partage surtout une peur d'être pauvres." Au passage, il a aussi confirmé être "bien impliqué dans l'adaptation du film en série. Elle devrait être géniale. Même si je ne suis 'que' producteur, j'ai travaillé étroitement avec Adam McKay, qui écrit son scénario. On la tournera aux Etats-Unis. Ce sera une comédie noire."

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L'arrestation du tueur de Memories of Murder
Après plus de 30 ans de cavale, le tueur en séries qui a directement inspiré son film Memories of Murder, a été arrêté en septembre 2019. Un choc pour le réalisateur. "J’étais hanté par le tueur présumé de Memories of Murder, j’avais sur moi tout une liste de questions à lui poser. Le jour de son arrestation, j’étais abasourdi. J’ai mis deux jours à réaliser. J’ai voulu le rencontrer puis je me suis dit que c’était une mauvaise idée. Il y a beaucoup de rumeurs. Il a vu le film en prison mais il a trouvé ça bof, m’a dit un policier." Il rappelle aussi que le plan de Song Kong-oh à la fin du film "était destiné à lui, comme un face à face."

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Son prochain film
Bong Joon-Ho a enfin révélé avoir été fasciné par un livre français que sa femme lui a offert : Abysses - une histoire des grands fonds, de Christophe Migeon. Détaillant qu'il avait été bluffé par les visuels des créatures sous-marines, il est en train de développer un film d'animation librement inspiré par cet ouvrage, qui sera "rempli d'effets visuels" et devrait "être prêt pour 2025 ou 2026". "D'ailleurs, j’étais en train d’écrire le scénario quand Thierry Frémaux m’a contacté pour déclarer le festival ouvert !", s'amuse-t-il.

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