Blade Runner 2049
Sony

Le chef-opérateur a été nommé 13 fois, mais n’a jamais reçu de statuette.

Mise à jour du 23 janvier 2018 : Ça y est, Roger Deakins est officiellement nommé aux Oscars pour la photographie de Blade Runner 2049. Il est en concurrence avec Bruno Delbonnel pour Les Heures sombres, Hoyte van Hoytema pour Dunkerque, Rachel Morrison pour Mudbound (la première femme de l'histoire dans cette catégorie) et Dan Lausten pour La Forme de l'eau. En revanche, le réalisateur Denis Villeneuve n'est pas nommé pour ce film de SF.

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Actualité du 9 octobre 2017 : Depuis 1995, Roger Deakins a été nommé à 13 reprises pour son travail de directeur de la photographie, notamment pour Les Evadés, Fargo, No Country For Old Men, Skyfall et Prisoners. Il n’a pourtant jamais reçu la statuette. Blade Runner 2049 pourrait cependant changer la donne.

Le trailer de Blade Runner 2049 est d’une beauté fulgurante

Collaborant à nouveau avec le réalisateur Denis Villeneuve (Prisoners, Sicario), Deakins a tenu à se détacher du modèle original, réalisé par Ridley Scott en 1982 avec Jordan Cronenweth en chef opérateur. "Je ne revenais pas sytématiquement à Blade Runner, détaille-t-il à Indiewire pour expliquer sa façon de travailler. Enfin, on pensait au film, évidemment, car il fait partie de notre culture, mais, je ne cherchais pas à le référencer sans cesse. Je suis incapable d’éclairer un film comme Jordan. Mon style est différent. Donc, je faisais mon truc en espérant que ça marche."

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"Son truc" fonctionne en effet à merveille sur Blade Runner 2049. Les critiques multiplient les éloges envers la beauté visuelle du film, ce qui prouve bien que Villeneuve et Deakins ont réussi leur envie d'offrir un monde à la fois futuriste (l'intrigue se passe 30 ans après celle du film originial) et réaliste. "Dès le départ, Denis m’a dit qu’il voulait une ville froide, humide, enneigée. Il voulait qu’on ressente ce froid, que le spectateur ne se sente pas à son aise." La pluie était déjà au cœur du Los Angeles de Blade Runner, et Scott et son équipe cherchaient eux aussi à faire oublier les "faux décors", même s'ils avaient principalement tourné en studio. 35 ans plus tard, Roger et son équipe ont davantage tourné dans de vraies villes, de Budapest à Mexico en passant par Las Vegas ou le désert des Mojaves. "Notre autre modèle, c’était Pékin et son brouillard particulier. Au crépuscule, il y a toujours une brume qui s’étend sur la ville, et on voit quelques lumières colorées transpercer par ci par là." C’est notamment reconstitué lors d’une scène sur un toit entre K (Ryan Gosling) et Joi (Ana De Armas).

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La lumière des scènes en intérieur demandait également un soin particulier. "Définir l’ambiance générale de ces lieux fermés participait à la construction du personnage de Wallace (Jared Leto). On a observé plusieurs types d’architecture moderne en analysant la manière dont la lumière tombe sur de grandes structures. On imaginait un monde artificiel où le mouvement de la lumière imiterait celui du soleil." D’où cette omniprésence de la couleur jaune, qui revient régulièrement dans le film et à laquelle le public peut trouver un sens philosophique, qui va au-delà de l'aspect stylistique. 

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Enfin, la séquence dans le désert a demandé une fabrication visuelle qui tranche avec le reste du film. "On a pensé très tôt à ce côté poussiéreux. On avait cette idée avant de choisir la couleur rouge. Puis je me suis souvenu d’une tempête à Sydney et on a fouillé dans ces images pour trouver l’ambiance de notre Las Vegas."

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Blade Runner 2049 est actuellement au cinéma. Bande-annonce :