Titre original | Inside Out |
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Date de sortie | 17 juin 2015 |
Durée | 95 mn |
Réalisé par | Pete Docter, Ronaldo del Carmen |
Avec | Amy Poehler , Phyllis Smith , Bill Hader |
Scénariste(s) | Pete Docter, Josh Cooley, Meg LeFauve |
Distributeur | Walt Disney Motion Pictures France |
Année de production | 2015 |
Pays de production | Etats-Unis |
Genre | Film d'animation |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Vice-Versa
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Fini Pixar ? K.O. Lasseter ? Depuis "Là-Haut", on sentait que les types d’Emeryville traversaient un petit désert créatif. Devenu "machine à sous" (les suites et les défaites critiques…), abandonné par ses auteurs maison (Andrew Stanton, Brad Bird), Pixar n’était plus le royaume enchanté et infaillible des débuts. Avec "Vice-Versa", l’enjeu, le projet même est de remettre la firme sur les rails. Comme les grands films de la belle époque du studio, celui-ci impose dès son ouverture un concept infaillible (une expérience hallucinée à l’intérieur du cerveau d’une petite fille). C’est un voyage fantastique ("Là-Haut"), une exploration émotionnelle qui mêle l’intime et l’immensément grand ("Nemo"), un ride aventureux strié de moments de cinéma étourdissants dans l’antichambre de l’enfance ("Toy Story", "Monstres & Cie")… Bref , tout ce qui (a) fait la signature Pixar. Le décor : le cerveau d’une préadolescente. Tout se passe en effet dans la tête de Riley, peuplée d’émotions primaires comme la joie, la tristesse, la peur, le dégoût, la colère. Ou, plus exactement, Joie, Tristesse, Peur, Dégoût, Colère : cinq petits personnages cartoonesques et colorés qui gravitent dans une pièce, le quartier cérébral, où chaque souvenir est une bille contenant une parcelle de temps, teintée d’émotion et archivée dans une immense bibliothèque. Drôle, émouvant, "Vice-Versa" est donc audace, intelligence et poésie. Un grand projet qui s’incarne dans une belle idée, pixarienne en diable : les interrogations du scénario ont toutes par définition une représentation visuelle. Au fond, ce que questionne Pete Docter, c’est bel et bien le début de l’adolescence, ce moment de l’existence où les contradictions bouillonnent, où le repli sur soi se heurte à la volonté de normalisation et d’extériorisation, sans doute une métaphore de la situation du studio lui-même, conscient de s’être éloigné de sa période d’innocence. "La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste", disait Victor Hugo (et "Toy Story 3"). Le film cherche donc jusqu’au bout à incarner sur l’écran cette idée que Tristesse et Joie sont indissociables l’une de l’autre. Ajoutez-y des réflexions métaphysiques (de petites créatures vivant dans nos têtes et actionnant nos émotions ? Au cœur d’un Disney qui nous fait rire et pleurer en sachant très bien comment "pousser nos boutons" ?), et vous aurez une bonne idée de ce que prétend être le film. Un "Là-Haut" version teen, un "Nemo" où l’océan aurait été remplacé par le cortex. Le "Toy Story" des émotions. Le retour du studio à sa propre grandeur. Ça, c’est pour le storytelling, ce que Pixar veut nous raconter sur Pixar à travers son film. Comme à chaque fois… Et on acceptera d’y croire, bien sûr, malgré le trop-plein de gags (parfois répétitifs), en dépit surtout de ces deux petites héroïnes par définition unidimensionnelles (Joie est joyeuse, Tristesse est triste...), dont la fonction est justement d’illustrer que les êtres humains – et les vrais grands films – ne le sont pas.
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