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Potions et baguettes magiques. A priori, quand un réalisateur et un écrivain s’entendent bien, l’adaptation du livre ne peut être que fidèle. Chris Columbus, le réalisateur, et J. K. Rowling, l’auteur des aventures d’Harry, ont travaillé dans ce but. À la manière de Star Wars, Harry Potter... se veut le premier épisode d’une saga. Il plante le décor, définit l’ambiance, et présente les personnages. L’entrée en matière ressemble un peu à la disparition de la voiture de Doc dans Retour vers le futur. L’histoire se met alors lentement en place et les caractères se dévoilent. Hedwig, la chouette voyageuse d’Harry, nous entraîne dans l’imaginaire de la sorcellerie. Dès l’entrée en scène des autres protagonistes, le film devient plus vivant. La petite Hermione, maligne, et Ron, l’insolent, partent à la découverte des profs sorciers. L’apprentissage des potions et de la baguette magiques, ainsi que du fameux sport, le "quidditch", est assez bien rendu grâce aux effets spéciaux. Les entourloupes des sorciers et la bêtise des «moldus» plongeront les fans d’Harry Potter dans la même extase, comme l’ont fait les livres... Et les grands se laisseront sans doute, eux aussi, ensorceler. Pascale Meynial
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- Fluctuat
Tiré du livre Harry Potter de J.K. Rowling, l'adaptation éponyme sort sur les écrans cette semaine avec grand fracas.Tous les médias parlent du noël à venir et des jouets fantastiques qu'il faudra acheter pour les impérieuses têtes blondes. Les affiches du film qui ornent aujourd'hui tous les murs parisiens participent d'une campagne marketing féroce, menée tambour battant depuis quelques mois, composée de spots, de reportages télévisuels, de bandes-annonces présentes jusque dans les stations de métro... Efficace : le mot est sur toutes les lèvres, Harry c'est pour demain.Les livres vendus avec le succès qu'on connaît (les quatre tomes d'une histoire qui devrait en compter sept sont à ce jour en librairie) ont rangé Harry Potter au rang de poule aux oeufs d'or. Depuis s'organise une sorte de course au merchandising le plus agressif, dont l'enjeu tient sans doute à empocher le fabuleux pactole de noël : comme chaque année, c'est le choc des titans, Warner contre Disney. L'attente crée autour du succès de librairie, le flop d'Atlantis donne aujourd'hui la firme du lapin gagnante.Qu'importe ces considérations économiques, me direz-vous, si le film tient ses promesses. Justement, dans un chaudron aseptisé par les contraintes d'une grosse production, on ne fait pas les mêmes potions qu'au fin fond d'un pub écossais. L'auteur inconnue, trafiquant ses mots sur un coin de table pour sa propre fille de dix ans, est devenue une femme d'affaire qui gagne des millions. Tant mieux pour elle, mais que reste-t-il du livre ? L'argent a-t-il encore une fois salit le monde merveilleux de l'enfance innocente ?Les ouvrages de Rowlings émerveillaient car le quotidien difficile d'un petit garçon de dix ans, dépeint avec humour et cruauté, se trouvait par hasard ponctué de magie. Les complexes relations humaines gardaient tout leur suc, le fantastique mettait fin à l'insupportable. Ici, nous sommes face à un monde fade où le surnaturel est connu de tous, attendu, le féérique a moins de pouvoirs. Harry n'est plus un garçon ordinaire qui triomphe parce qu'il connaît les duretés de la vraie vie. Il est, dès les premières images, quelqu'un d'extraordinaire promis à un brillant avenir. Pas de suspens, ou trop peu : on sait que la force sera toujours avec lui. Ainsi le film n'invente rien, il se contente d'une triviale adaptation, passe la littérature au karscher commercial, aseptise au possible. Trop éclairé, trop lisse, trop visiblement truqué, sentant trop le studio, ce premier épisode des aventures du célèbre sorcier a du mal à nous émerveiller. Sans aucune zones d'ombres, sans aucun espaces libres pour l'invention et l'imagination spectatorielle, ce long métrage signé Chris Columbus nous donne sans cesse une impression de carton-pâte.Les comédiens parviennent cependant à composer brillamment au sein de ces grands vides... Tous, des premiers aux seconds rôles, incarnent la perfection de l'école britannique - avec mention spéciale à la très prometteuse Emma Watson qui interprète Hermione Granger.Les enfants qui savent se contenter de ce qu'on leur donne avec émerveillement ne seront, semble-t-il, pas trop déçus. Là où des relations ambiguës et difficiles étaient illustrées au sein d'une histoire longue et complexe, pleine de rebondissements et de retournements de situations, on ne trouvera dans ce film que tours de passe-passe et minauderies. Elitiste, la conclusion finale reste très vindicative. Fidèle au livre, elle est montrée sous des jours un peu plus fascisants. Ne tombons pas dans la fausse polémique d'Amélie Poulain, mais l'apologie triomphante de l'éternel malheur aux vaincus est un peu difficile à avaler. Serait-ce que nous aurions abusé des chocolats, bonbons, sucettes Harry Potter ? Fait tout de toc et de broc, le film ressemble plus à un spot publicitaire qu'à un long métrage. Là est peut-être sa seule originalité : être en soi un produit dérivé du livre, plutôt que de donner naissance à des produits dérivés. A preuve, voilà un an que règles, stylos, boîtes, calendriers... Harry Potter existent, il fallait bien qu'il y ait un film pour justifier tout cela...Harry Potter Réalisation : Chris Columbus Avec : Daniel Radcliffe - Rupert Grint - Emma Watson - Maggie Smith - Fiona Shaw - John Cleese - Alan Rickman - Richard Harris - Ian Hart - Robbie Coltrane... Durée : 2h32Sur Flu : - Le dossier Harry Potter au cinéma - Tout savoir sur la saga Harry Potter - Lire la biographie de JK Rowling - Voir le fil d'actu Harry Potter sur le blog Cinéma