Volt, star malgré lui

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne : les films d’animation 3D de Disney se bonifient à chaque sortie, celui-ci possédant un certain sens du fun, doublé d’une véritable envie de cinéma qui s’exprime dans des scènes d’action au découpage impeccable. La mauvaise ? À mi-chemin, Volt rejoint la meute des 152 films avec animaux qui parlent sortant chaque année. Mais si vous avez envie d’un amuse-gueule avant le Pixar de cet été...

On retrouve la patte du génial créateur de Pixar, John Lasseter, qui a supervisé ce film censé relancer les studios Disney: une histoire bien ficelée qui n'hésite pas à épingler la télé-réalité, des personnages terriblement attachants, un subtil mélange d'humour et d'émotion, un univers visuel qui en jette comme la scène d'ouverture, digne d'un James Bond.

Premier Disney 100% 3D, et première production de John Lasseter, ès qualité de nouveau directeur artistique du Studio, Volt est un condensé d'énergie, de drôlerie et d'émotions.

Une course-poursuite d’ouverture digne d’un blockbuster, un rythme qui ne faiblit jamais, des comparses excellents -Rhino le hamster surexcité et d’hilarants pigeons qui en prennent plein les plumes, et voleraient presque la vedette au héros canin- cette grande randonnée bouge bien, ne tombe pas dans la mièvrerie et, en dépit d’un final doudou-ronron, évite l’écueil du gentil toutou à sa fifille qui joue à la baballe.

Volt, star malgré lui est le dessin animé Disney le plus convaincant depuis Kuzco, l'empereur mégalo, en 2001. Le récit abonde en surprises (voir l'ahurissante course-poursuite qui pastiche Matrix au début du film), le sentimentalisme, défaut récurrent des productions Disney, reste contenu, et la parodie des moeurs hollywoodiennes fait mouche.

Par-delà ses indéniables qualités de divertissement, Volt, star malgré lui donne aussi matière à une réflexion un peu plus sérieuse. Car, tout bien pesé, n'est-il pas piquant qu'un dessin animé Disney donne, sur la question du respect de la réalité, des leçons de morale cinématographique ? Volt, star malgré lui se pose ainsi en garant de la bonne vieille doxa hollywoodienne, selon laquelle le véritable héros n'est justement qu'un être comme les autres.