Toutes les critiques de Toutes les vies de Kojin

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    « Jusqu’à 18 ans, j’étais homophobe. » La confession du réalisateur Diako Yazdani, réfugié politique kurde en France, dans le dossier de presse de ce documentaire éclaire sa démarche. Parler de ce sujet a priori tabou, débattre, prouver par l’absurde le ridicule crasse de cette ostracisation criminelle. Et, pour cela, il suit le quotidien de Kojin, homo de 23 ans vivant au Kurdistan dans une société clanique aux principes religieux ultra stricts, qui lui dénie toute place en son sein. Chaque dialogue arraché à ses interlocuteurs (sa famille, un imam ayant foi en sa « guérison »...) devient, par-delà le geste de rejet et d’incompréhension, un grand moment de surréalisme. L’arme utilisée par Kojin et Yazdani pour lutter contre la haine irrationnelle. L’humour comme l’énergie du désespoir tant le chemin à parcourir vers le début du commencement d’une évolution des mentalités paraît long.