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(...) malgré une fin à l'eau de rose, cette comédie à l'humour british réserve son lot de bonnes surprises avec des caméos aussi hilarants qu'inattendus. Ce serait bien dommage de rater ce petit bijou.
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(...) le film, qui a l'intelligence de ne pas trop faire durer l'intermède théologique, retrouve les terres plus attendues et sentimentales de la comédie romantique. La question du bonheur s'y pose alors avec une frontalité et une simplicité admirables, qui pourraient être rebutantes ailleurs et s'avèrent ici bouleversantes. Ricky Gervais reste un cinéaste de la lose, de la solitude et des physiques difficiles. Son œuvre est obsédée par l'idée de second départ, de cette lutte difficile, vers la quarantaine, quand beaucoup de chances ont déjà été épuisées (I was just getting started, soupirait le héros de La Ville fantôme au moment d'être renversé par un bus), sans cesser d'emprunter les voies les plus étonnantes, parfois anachroniques (depuis quand n'avait-on pas vu, comme dans La Ville fantôme, ces histoires d'anges gardiens, de ciel qui peut attendre, ou pas). La personnalité et le génie de la Gervais touch s'affirment un peu plus chaque fois : cette nouvelle pièce est un émerveillement.
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Le film prend lui un tournant presque philosophique. Pour calmer l'angoisse de sa vieille maman mourante (qui passe ses derniers moments dans une institution honnêtement baptisée "Un triste endroit pour les vieux qui n'ont plus de maison"), Mark Bellison invente un outre-monde de paix et de joie, et informe ses concitoyens de l'existence d'un "homme dans le ciel" qui décide de tout, suscitant des manifestations de dévotion jusqu'alors inconnues.
Tout ceci est assez voltairien pour faire oublier que Ricky Gervais, trop content de partager l'écran avec une aussi jolie actrice que Jennifer Garner (qui est toutefois moins douée pour la comédie que pour le meurtre à main nue) a tenu à boucler une intrigue sentimentale conventionnelle, et que de toute façon, il n'est pas très doué pour la mise en scène de cinéma. Comme on l'aurait dit avant l'invention du mensonge.
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Malgré une grosse baisse de régime dans son dernier tiers, The Invention of Lying demeure un fascinant hybride entre humour anglais et américain, dont on trépigne de voir les prolongements.
The Invention of Lying