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La force de ce film tient dans leur façon de faire coïncider les deux mondes. Ici, le virtuel ne vient pas contredire le réel mais le compléter pour lui redonner une texture perdue. Une réussite !
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Della Negra et Kinoshita filment en longs travellings les banlieues pavillonnaires où vivent leurs héros, laissent entrevoir la monotonie de leur vie professionnelle, à quelques pas de la misère. L'un des moments les plus saisissants du film montre un beau jeune homme qui décide de s'intéresser à "l'univers furry" sur Second Life et s'enquiert immédiatement de la rentabilité de la prostitution masculine dans cette communauté.
Les dernières séquences du film qui font le lien entre Second Life et la communauté utopiste qui, dans le désert californien procède chaque année au rituel du "Burning Man" sont sans doute là pour montrer que la vie virtuelle ne génère pas seulement l'aliénation. Il en faudrait un peu plus pour effacer l'impression très violente que laissent le chat, le pasteur et l'esclave.
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Mon premier est un « furry », comprendre un gars qui se costume en chat. Mon second est un pasteur et mon troisième, un travesti régnant sur de nombreux esclaves. Dans The Cat, The Reverend and the Slave, Alain Della Negra et Kaori Kinoshita présentent un trio d'agités du bocal d'un beau gabarit.
Le point commun de ces braves gens est d'évoluer dans « Second Life », monde virtuel qui empiète doucement sur leur vraie vie. Les réalisateurs font apparaître un univers parallèle pétri de solitude et de frustration. Ils révèlent une Amérique fascinante et un tantinet inquiétante dans ce docu original qui donne l'impression de se sentir très normal, au fond ! -
Les réalisateurs ont parcouru les Etats-Unis à la rencontre des accros du réseau, en chair et en pixels. Devant la caméra, « furries » (qui ont un avatar mi-animal mi-humain) et autres « goréens » (adeptes des relations de domination et de soumission) s'épanchent sur leurs étranges pratiques - le « Révérend », en son cybertemple, dirait plutôt « perversions »... Mais sous le comique, souvent involontaire, ce road-movie se révèle troublant, tant les frontières entre le réel et le virtuel deviennent mouvantes : un événement survenu sur Second Life a, souvent, des conséquences dans la « vraie vie » des joueurs...