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Oren, un jeune pâtissier allemand, entretient une liaison avec un homme marié israélien qui vient régulièrement à Berlin pour affaires. Puis, un jour, cet amant ne donne plus signe de vie. Oren découvre qu’il est mort dans un accident de voiture et décide de partir pour Jérusalem pour apprendre à connaître l’autre vie de celui qu’il aimait. Et en taisant sa réelle identité, il entre peu à peu dans le quotidien de sa veuve Anat en se faisant engager comme pâtissier dans son petit café. De fil en aiguille, il va se rapprocher du fils, de la mère et du frère de son amant, reconstruisant le puzzle de sa vie avec des pièces qu’il connaissait et d’autres jusque-là manquantes. Sur cette trame, Ofir Raul Greizer aurait pu choisir de bâtir un suspense autour du fait que cette famille en deuil finisse ou non par découvrir la réelle identité de celui dont Anat finit même par tomber amoureux. Comme si instinctivement leur amour commun du même homme devait les rapprocher. Mais pour son premier long métrage, Greizer a choisi une autre voie. Celle de raconter la reconstruction de deux êtres blessés à travers un inattendu récit d’émancipation et de deuil mêlés. Le tout sans précipitation, sans obsession du rebondissement permanent. Une force tranquille émane de ce Cakemaker tout en subtilité et émotion rentrée qui n’a pour seul défaut un épilogue un peu trop balourd et convenu. Où Greizer montre ce qu’il aurait dû laisser aux spectateurs le soin d’imaginer. Une exception dans ces 105 minutes remarquablement maîtrisées.